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"On défendra toujours l'industrie dans notre ville" : à Gardanne, la fermeture de la centrale à charbon pèse sur la campagne des municipales

Le gouvernement a décidé de fermer les quatre dernières centrales à charbon françaises.

Article rédigé par Etienne Monin - édité par Timour Ozturk
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La centrale de Gardanne en octobre 2019. (CLEMENT MAHOUDEAU / IP3 PRESS/MAXPPP)

À Gardanne (Bouches-du-Rhône), la fermeture annoncée de la centrale à charbon, prévue dans deux ans, se fait dans la douleur. Le site et le processus de reconversion sont bloqués. Le dossier est au cœur de la campagne des élections municipales de mars prochain.

Le parking de la centrale prend régulièrement des airs de meeting syndical, comme ce matin de février : plusieurs centaines de militants se serrent devant le camion sono. Il y a des dockers et des représentants du transport de Marseille déroutés à Gardanne par la CGT : "On nous a dit que la police voulait perquisitionner le local syndical de la centrale de Gardanne, explique un militant, il ne faut pas laisser faire ces pratiques fascisantes. On est venus en renfort."

Vers un "charbon vert" ?

Depuis un an, la CGT perturbe la production. La direction de la centrale totalise plus de 195 jours de grève. Le syndicat s'oppose à la fermeture du site. Son représentant Nadir Hadjali défend l'idée d'un "charbon vert" pour cette centrale : "48% de l'électricité mondiale est produite à base de charbon. Donc, au lieu de fermer la centrale, faisons un projet d'étude ! Industriellement ça marche."

Coopérons avec d'autres pays, parce qu'ils ne vont pas fermer leurs centrales thermiques pour moins polluer.

Nadir Hadjali, de la CGT

à franceinfo

Depuis l'été 2019, l'usine appartient au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. La tension a bloqué la signature du plan de transition proposé par le gouvernement. Jean-Marc La Piana, le candidat aux élections municipales à Gardanne, et dauphin du maire communiste sortant (qui ne se représente pas après sept mandats), estime que les habitants défendent la centrale : "La population, dans sa grande grande majorité, dit : 'même si on peut se plaindre de la pollution, même si on peut se plaindre de certaines nuisances, on a toujours vécu dans une ville industrielle et on défendra toujours l'industrie dans notre ville'."

À Gardanne, le taux de chômage est élevé. C'est l'occasion de tourner la page, affirme le représentant de France Nature Environnement, voisin de la centrale, Luc le Mouel : "Je pense qu'il faut passer à autre chose. Cela fait un siècle et demi qu'on est dans la bauxite et qu'on est dans le charbon. Il faut utiliser un peu plus de matière grise. Il y aurait d'autres projets remarquables à faire."

Il n'y a pas d'avenir pour nos jeunes si on reste là-dedans.

Luc le Mouel, de France Nature Environnement

à franceinfo

L'une des deux dernières tranches de la centrale fonctionne à la biomasse. C'est l'une des pistes pour le maintien de l'activité, mais à cette échelle, le processus est fortement critiqué par les écologistes.

Les principaux candidats à Gardanne pour les élections municipales sont, en plus de Jean-Marc La Piana, Claude Jorda pour le Parti communiste, Bruno Priouret pour le Rassemblement national, Hervé Garnier pour Les Républicains et Jean-Brice Garella sans étiquette.

La fermeture de la centrale à charbon au cœur du débat à Gardanne
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