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Pourquoi le CAC 40 bat-il des records historiques à la Bourse de Paris ?

L'indice vedette CAC 40 a enchaîné une cinquième séance de hausse ce jeudi, prenant 37,14 points à 6 987,79 points, son nouveau sommet à la clôture.

Article rédigé par franceinfo
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Les valeurs du CAC 40 s'affichent à la Bourse Euronext, dans le quartier de la Défense, près de Paris, le 9 mars 2020. (ERIC PIERMONT / AFP)

Euphorie à la Bourse de Paris, où les records s'enchaînent depluis plusieurs jours. Porté par l'afflux de liquidités sur les marchés et l'amélioration de la situation sanitaire, le CAC 40 a battu, jeudi 4 novembre, un record historique à la clôture en atteignant 6 987,79 points. Les précédents records dataient de la bulle internet de l'an 2000. Comment s'explique cette hausse ?

Une abondance de liquidités

Premier facteur : l'abondance d'argent disponible. "Il y a beaucoup d'épargne",  explique à franceinfo Philippe Waechter, directeur de la recherche économique à la banque Ostrum Asset Management. Depuis le printemps 2020, l'argent coule en effet à flots sur les marchés financiers grâce aux mesures de soutien exceptionnel des banques centrales. Celles-ci ont injecté autour d'une centaine de milliards de dollars par mois dans l'économie depuis un an et demi.

Cette abondance de liquidités a permis aux indices boursiers de rattraper les pertes enregistrées. Alors qu'en mars 2020, le CAC 40 était tombé à 3 632,06 points au plus bas en séance, le 16 mars, il flirte désormais avec les 7 000 points. "L'action des banques centrales a bénéficié à tous les marchés actions", assure également à l'AFP Jean-Patrice Prudhomme, directeur du pôle allocations et gestion chez Milleis Banque. "Davantage de liquidités, c'est moins de stress financier, plus de financement à taux bas et une rentabilité des actions bien plus élevée que celle des obligations". Tout comme en France, en Allemagne comme aux Etats-Unis, les indices vedettes ont déjà amélioré leur record. 

Un marché français porté, entre autres, par les valeurs du luxe et de l'industrie

Second facteur qui a poussé à la hausse la Bourse parisienne : la bonne performance, depuis le début de l'année, des valeurs du CAC 40 (indice calculé à partir des principales capitalisations françaises). Et notamment celles du luxe, qui pèsent plus d'un quart de la cote. Le géant mondial du luxe LVMH, qui représente à lui seul près de 15% de la capitalisation du CAC 40, a en effet pris 34% depuis le début de l'année et Hermès, 59%. L'Oréal, qui compte pour environ 10% du CAC 40, a bondi de 29%. Cela explique que le CAC 40 fasse un peu mieux depuis le début de l'année que les autres grandes places européennes ou américaines.

D'autres entreprises se font également remarquer par leurs bons résultats. Des valeurs industrielles comme Saint-Gobain (+63% depuis le 1er janvier) et ArcelorMittal (+52%) ont bénéficié pour leur part de la réouverture des économies et de la hausse du coût des matières premières.  Enfin, "malgré ce qui peut se passer à Glasgow (en Ecosse, où se tient la COP 26), les investisseurs sont optimistes sur les valeurs technologiques", note Philippe Waechter. Cette hausse des actions s'inscrit dans le contexte d'une croissance exceptionnelle de 3% au troisième trimestre 2021, qui a permis à l'économie française de revenir à son niveau d'avant-crise sanitaire dès la fin de l'été.

Des investisseurs plutôt rassurés par le rôle des banques centrales

Plus largement, fait valoir Philippe Waechter, "il y a un environnement favorable, avec des taux qui sont très bas. Et tout le monde a le sentiment que les banques centrales resteront très actives, quoi qu’il arrive". Selon lui, les banques centrales, et notamment la Banque centrale américaine, vont tenter de maîtriser l'inflation, qui était en septembre de 4,4% sur un an aux Etats-Unis, au plus haut depuis 1991. 

"Les investisseurs ont désormais le sentiment que la Fed (la réserve fédérale, banque centrale des Etats-Unis) ne laissera pas l'inflation se développer, qu'elle veut la contrôler", commente-t-il. La Fed devrait en effet annoncer, mercredi, la réduction progressive de son soutien à l'économie, une mesure très attendue alors que l'inflation apparaît plus forte que prévu. L'économiste estime également que les banques centrales ne vont pas prendre de virage brutal qui surprenne les investisseurs. Il exclut ainsi une remontée trop soudaine des taux d'intérêt. 

"Les banquiers centraux ne veulent pas de choc, mais des interventions douces. Aujourd'hui, la Réserve fédérale américaine communique beaucoup sur ce qu'elle va faire, pour que personne ne soit surpris."

Philippe Waechter (économiste)

à franceinfo

Les marchés ont ainsi une certaine visibilitéMême avis du côté de Jean-Patrice Prudhomme, directeur du pôle allocations et gestion chez Milleis Banque, cité par l'AFP : "On s'attend à ce que l'évolution des politiques monétaires soit très progressive et donc pas forcément pénalisante pour les marchés".

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