Générosité : avec un don moyen de 206 euros, les Français ont été plus généreux en 2024 que l'année précédente
En 2024, les Français ont donné en moyenne 206 euros à des associations, fondations, projets ou directement à des personnes en difficulté, soit 15 euros de plus que l'an dernier. C'est ce que révèle l'Observatoire des générosités, un sondage Odoxa réalisé pour France Bleu et la plateforme Leetchi, jeudi 17 octobre. Les retraités (264 euros), les cadres (247 euros) et les Franciliens (269 euros) ont été les plus généreux.
Un Français sur cinq a fait plus de dons supérieurs à 300 euros ces 12 derniers mois, contre 11% en 2023. Ceux qui ont fait plus de dons cette année précisent qu'ils ont eu davantage de moyens (55%) et que plus de causes les ont touchés (79%) : la recherche médicale et la lutte contre les maladies (39%) reste la cause qu'ils privilégient, devant la protection des animaux (29%), la protection de l'enfance (28%), l'aide aux personnes malades ou handicapées (26%) et la lutte contre la pauvreté en France (24%). La région Grand Est est le seul territoire où la cause préférée n'est pas la recherche médicale qui y est devancée par la protection des animaux.
Un contexte de multiplication des "arnaques à la générosité"
Au cours des 12 derniers mois, 60% des Français ont fait autant de dons que l'année précédente, 10% plus de dons et 30% moins de dons (-8 points en un an). Ces derniers expliquent notamment qu'ils pouvaient moins se le permettre qu'auparavant. Un autre motif est évoqué : 61% d'entre eux confient avoir des doutes sur l'utilisation faite de leurs dons dans un contexte de multiplication des "arnaques à la générosité", pointé dans un rapport de la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes.
Sur le plan territorial, les dons ont aussi été supérieurs à la moyenne nationale dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (221 euros) et Nouvelle-Aquitaine (216 euros). C'est en Normandie et dans le Grand Est qu'ils ont été le plus faibles. Ils ont fortement reculé. Les Normands ont donné en moyenne 152 euros en 2024, soit une baisse de 90 euros par rapport à l'an dernier. Dans le Grand Est, le don moyen est de 144 euros cette année, 38 euros de moins qu'en 2023.
64% des Français déclarent que dans les années à venir, ils auront plutôt tendance à privilégier les dons à des personnes en difficulté de leur entourage. Un sur deux précise qu'il privilégiera les dons à des associations locales plutôt qu’à des grandes associations. Seuls 10% des Français déclarent qu'ils privilégieront les dons vers les partis politiques à l'avenir.
L'entraide perdure en famille
Alors que les mouvements sociaux se multiplient contre la réforme des retraites, la loi immigration ou à cause de la crise agricole et que les récentes élections ont ravivé les divisions au sein de la société, près de 9 Français sur 10 appellent à faire preuve de plus de solidarité pour que la société soit plus agréable à vivre. Une grande majorité estime que les gens ne sont pas suffisamment solidaires dans la plupart des lieux qu’ils fréquentent (84% pour les espaces publics, 76% pour les entreprises). En revanche, 65% des Français estiment que l'entraide perdure en famille.
Une majorité d'entre eux assurent que donner de leur temps est essentiel (63%), notamment les jeunes (70% des moins de 25 ans) et ce, alors que les associations sont confrontées au vieillissement de leurs bénévoles.
Les besoins sont là : un Français sur quatre a dû faire appel à la solidarité depuis 5 ans. Ce besoin a même été plus fort encore chez les moins de 35 ans (37%) et les membres des foyers les plus modestes (40%). Concernant les besoins, la moitié des Français explique avoir des difficultés à faire face à toutes leurs dépenses mensuelles, alors que le pouvoir d'achat baisse.
Méthodologie : L'enquête Odoxa a été réalisée par internet du 18 au 23 septembre 2024 sur un échantillon de 4 664 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l'interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
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