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Inflation : Familles rurales réclame "une allocation alimentaire mensuelle" pour aider les Français "à s'alimenter sainement" 

Face à l'inflation, Nadia Ziane, directrice du département consommation de l'association Familles Rurales, souhaite que le gouvernement créé une "allocation alimentaire" pour aider les Français à "s'alimenter sainement".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Familles rurales réclame "une allocation alimentaire mensuelle". (photo d'illustration). (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

Nadia Ziane, directrice du département consommation de l'association Familles Rurales, demande au gouvernement ce vendredi sur franceinfo "une allocation alimentaire mensuelle" pour aider les Français touchés par l’inflation "à s'alimenter sainement", sinon "on le paiera encore plus chèrement demain", prévient-elle. Alors que l'inflation continue de progresser en France, les ménages sont contraints d’effectuer "des arbitrages sur les fruits, les légumes, les légumineuses, tous ces produits qui contribueront à faire qu'on aille bien", explique-t-elle.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire promet un accord avec la distribution pour protéger certains produits alimentaires de l’inflation. "C'est une piste qui nous paraît intéressante" à condition que les "produits sains" soient concernés et que "l'ensemble de la distribution s’engage" à les "rendre visibles".

franceinfo : Craignez-vous une inflation qui continue de grimper au printemps ?

Nadia Ziane : On constate déjà combien c'est difficile pour les familles à l'heure actuelle et combien cela a été le cas l'année dernière. On est face à une inflation qui dure et qui contraint énormément des millions de ménages. Et en plus, en ce moment, on a un très mauvais alignement des planètes dans la mesure où le bouclier tarifaire joue encore son rôle, mais beaucoup moins que l'année dernière, on a 15 % d'augmentation sur les prix du gaz et d'électricité. On a par ailleurs la ristourne sur les carburants qui s'est arrêtée alors que les prix augmentent et donc finalement la variable d’ajustement, ça a toujours été l'alimentation. En gros, avec ce qu'il reste à la fin du mois, on fait ses courses et il en reste de moins en moins.

Quelles sont les conséquences pour les familles ?

On remarque que les familles vont faire des arbitrages, des renoncements sur les fruits, les légumes, les légumineuses, tous ces produits qui contribueront à faire qu'on aille bien. Ce qui nous paraît aberrant et complètement incohérent, c’est que si ces familles, on ne les aide pas, on ne les accompagne pas aujourd'hui à s'alimenter sainement, de toute façon, on le paiera encore plus chèrement demain, puisqu'on a un développement absolument énorme des maladies cardiovasculaires, du surpoids, de l'obésité, de certains cancers dont on sait aujourd'hui qu'ils sont liés à une alimentation qui est inadaptée. On dit au gouvernement, on a déjà que trop tardé à faire en sorte que ces familles s'alimentent correctement, même si elles n’ont pas les moyens de le faire. Nous avons besoin de les aider à remplir correctement leur panier par le biais d'une allocation alimentaire mensuelle.

Bruno Le Maire promet un accord avec la distribution pour protéger certains produits de l’inflation. C’est une bonne chose ?

C'est une piste qui nous paraît intéressante à deux conditions cumulatives. D'abord, il faudrait que les produits qui sont entre guillemets protégés par cette inflation soient des produits sains. Il faut aujourd'hui encourager les familles à s'alimenter correctement et vraiment viser les produits, qui sont d'ailleurs très bien listés par le Plan national nutrition santé. Il y a douze catégories. Il faudrait que les distributeurs, aujourd'hui, s'engagent sur une cinquantaine de ces produits à ne pas répercuter trop fortement l'inflation. Ça ne veut pas dire qu'ils vendent à perte. Pour rappel, on a un seuil de revente à perte qui leur permet aujourd'hui même de garder une marge qui reste conséquente et que les consommateurs paient. L’idée, c'est que sur une cinquantaine de produits dont on sait qu'ils sont compatibles avec une alimentation saine, l'ensemble de la distribution s'engage à ne pas faire trop de marges et de manière parallèle, à rendre visibles ces produits.

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