Négociations commerciales : "Il y aura des baisses de prix", affirme le patron de Système U sur franceinfo
Vers la fin de la flambée du panier franceinfo ? "Il y a des signes positifs et intéressants" après le premier round des négociations commerciales, qui s'est terminé lundi 15 janvier dans la soirée, et qui concernait les fournisseurs réalisant moins de 350 millions d'euros de chiffre d'affaires, relate Dominique Schelcher, directeur général de Système U, sur franceinfo ce mardi.
Il affirme qu'"il y aura des baisses de prix dans un certains nombres de produits", comme "les pâtes, les chips, le café arabica, ou les produits à base de papier comme les couches", dans des proportions "très variables d'un produit à l'autre". La baisse ne sera pas aussi spectaculaire que l'inflation sur les produits alimentaires depuis deux ans, qui atteint près de 20%. "J'ai toujours dit qu'on ne reviendrait pas aux prix d'avant la guerre en Ukraine", rappelle Dominique Schelcher qui affirme cependant qu'"il y aura des baisses de prix là où les matières premières ont baissé".
Pour des négociations toute l'année
Il cite l'exemple des couches dans la marque distributeur U, "le paquet de 70 couches a baissé de 1,49 euros le paquet, les spaghettis 500 grammes c'est moins 10 centimes, le café moulu, moins 27 centimes". Il relativise cependant la baisse des prix, en évoquant "globalement une stabilité des prix" à la sortie de cette première campagne de négociations dans un contexte économique tendu. Il évoque "des contraintes extrêmement fortes sur les entreprises", qu'"on essaie de traiter avec discernement, et particulièrement s'agissant de PME".
Comme Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc, le directeur général de Système U plaide pour ouvrir la période de négociation des prix de l'alimentaire "toute l'année" plutôt que d'être "enfermé dans une période de négociation de deux mois et demi" qui met "plus de pression". Cela permettrait, selon lui, de "répercuter au plus vite des baisses [de prix matières premières] quand il y en a" sans pour autant mettre la pression sur les agriculteurs.
Mais alors que les négociations avec les PME, les petites et moyennes entreprises viennent de s'achever, "le gros morceau est devant nous" car ils attaquent désormais les négociations avec les multinationales. Il n'y a des "accords que sur 20% des dossiers, ce qui est très peu à 15 jours de l'issue" des négociations, qui s'achèveront le 31 janvier au plus tard.
Le soutien des consommateurs, une nouveauté
Il dénonce des "demandes déraisonnables du côté de certains grands industriels", avec "des demandes de hausse" de prix "qu'on ne comprend pas, alors qu'il y en a déjà eu, et elles reviennent avec des demandes à +10%, +8%, +12%". Il concède qu'il y a parfois des "choses justifiées" par la hausse de "l'électricité, des salaires, ou certaines matières premières qui restent tendues comme le sucre ou le cacao" mais, chez certaines multinationales, "il y a un interlocuteur supplémentaire, l'actionnaire, qui attend une rentabilité".
Pour Dominique Schelcher, "ce sont toujours les mêmes, ce sont des grands industriels, des grandes multinationales dont les sièges sont à l'étranger" qui formulent ces demandes. Pointée du doigt pour ses prix par le président de Carrefour, qui a décidé de ne plus vendre leurs produits, la marque Pepsico a été évoquée. "Je n'en suis pas encore là, je ne l'exclus pas, mais on le saura dans 15 jours", a indiqué le PDG de Système U. "La nouveauté", c'est qu'"on a le soutien de nos consommateurs", puisque c'est pour défendre leur pouvoir d'achat, assure le patron de Système U.
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