Inflation, négociations commerciales, suspension de la vente de produits Pepsico... Le 8h30 franceinfo de Michel-Édouard Leclerc

Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc, était l'invité du 8h30 franceinfo, jeudi 4 janvier 2024. Inflation, négociations commerciales, suspension de la vente de produits Pepsico... Il répondait à Nicolas Teillard et Agathe Lambret.

Inflation : "On nous dit que ça va revenir à la normale, mais on a encore des demandes de hausses [de prix]"

"On nous dit que ça va revenir à la normale, mais on a encore des demandes de hausses [de prix]", déclare Michel-Édouard Leclerc, alors que les négociations commerciales entre les distributeurs et leurs fournisseurs se poursuivent jusqu'à la fin du mois de janvier.

"Pour l’huile, +23%. On nous demande des hausses sur les tablettes de chocolats de 11%, je sais bien que Noël est fini mais quand même", s’indigne Michel-Édouard Leclerc. "Les jus de fruits c'est +18%. Le champagne, après une flambée extraordinaire, ils nous demandent encore 8%." "On a jusqu'à la fin du mois pour ramener tout ça à du raisonnable", poursuit le patron des centres E. Leclerc. "Il ne faudrait pas que ça dépasse 2% ou 2,5%."

En revanche, Michel-Édouard Leclerc annonce déjà des baisses de prix pour certains produits, dès cette année 2024. Les produits "que je sais pouvoir vendre moins cher sont ceux que je suis en train d’acheter moins cher et qui ne dépendent pas des lois françaises", dit Michel-Édouard Leclerc. Il cite "les jouets, le textile, le multimédia" achetés dans la "zone Indo-Pacifique".

Négociations commerciales : Michel-Édouard Leclerc "partant" pour négocier toute l’année

Michel-Édouard Leclerc se dit "partant" pour négocier toute l'année, comme Dominique Schelcher (Système U), favorable à stopper les négociations commerciales annuelles. Cela n'existe "qu'en France", ailleurs en Europe "il n'y a pas de négociations balisées", souligne le président du comité stratégique des centres E.Leclerc.

"Une fois qu'on aura terminé les négociations au mois de janvier, si le cours du sucre descend, on doit attendre un an pour renégocier, c'est bizarrement fait", dénonce-t-il. "Ce sont des lois administratives qui n'ont pas lieu d'être de cette manière-là." 

Carrefour suspend la vente des marques du groupe Pepsico : Michel-Édouard Leclerc "tenté", mais ce n'est pas une technique "gagnante"

"On est tenté aussi" de faire comme Carrefour qui suspend la vente des marques du groupe Pepsico (Pepsi, Lays, Dorritos, Lipton, 7Up, Cruesli...) pour protester contre la hausse des prix réclamés par l'industriel, réagit Michel-Édouard Leclerc. Il estime toutefois que "ce jeu n'est jamais gagnant". "Les consommateurs ne veulent pas payer cher, mais s'ils n'ont pas leur produit [en rayon] ils vont chez les concurrents", regrette-t-il.

S'il reconnaît avoir "déjà" pris ce type d'éviction "une ou deux fois par an", Michel-Édouard Leclerc préfère plutôt utiliser un autre argument "moins brutal". Le représentant du leader de la grande distribution E. Leclerc explique ainsi avoir "un avantage par rapport à Carrefour", à savoir que son groupe "est le seul distributeur à avoir eu un accroissement en volume".

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