Iran : les patrons français se positionnent avant la levée des sanctions
Pour ne pas perdre de temps, après la levée des sanctions économiques contre l’Iran, les patrons s’organisent. Ce lundi, une importante délégation du Medef, composée de 132 entreprises et deux ministres, est venu assister à un forum économique entre patrons français et iraniens. L'occasion de créer de nouvelles opportunités pour les entreprises, et de faire connaissance avec l'Iran.
Des produits français très appréciés
Les produits "made in France", qui ont fait l’objet d’une longue période de sanctions, sont très attendus par les Iraniens. C’est surtout la qualité qui pourra faire la différence avec les autres, notamment dans le domaine des cosmétiques.
Christine Valin, PDG de Pier Augé va ouvrir dans quelques semaines son premier institut de beauté à Téhéran. Elle n'a pas attendu ce voyage.
"Si on n’y va pas au tout début, et que l’on arrive après toutes les grandes marques, c’est compliqué. Notre chance, dans ces marchés-là, c’est d’arriver assez tôt. "
Pour les grandes entreprises, ces quelques jours en Iran vont clairement déboucher sur ce qu’on appelle des lettres d'accord avec des partenaires iraniens, dans l'agriculture, l'agroalimentaire, les transports, la santé (1er poste d'exportation de la France vers l'Iran)...
Des entreprises très ancrées
Certaines entreprises n’ont jamais quitté l’Iran. On peut parler de Total ou Renault. Cela leur a coûté beaucoup mais aujourd’hui, ces deux grandes entreprises françaises ont sans doute un temps d’avance.
"On a pris ce risque là, mais je pense qu’on a eu raison. Renault, en tant qu’entreprise française, a une position extrêmement avantageuse aujourd’hui par rapport aux concurrents. On a une vraie carte à jouer aujourd’hui, " explique Peyman Kargar, le directeur général au Moyen-Orient de Renault.
Le problème du financement
Pour que les entreprises puissent s’installer, il faut que l’argent puisse circuler normalement, ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.
"L’une des premières mesures de levée de sanctions sera la réintégration de l’Iran dans le programmes des virements internationaux. Cela permettra les investissements ", explique l’avocat d’affaires parisien franco-iranien, Kami Haeri.
L’autre souci c’est l’aide à l’investissement, le financement par les banques. En France, elles sont plus que frileuses car elles ont en mémoire la très forte amende infligée l’an dernier à BNP Paribas, plus de 8 milliards d’euros. Le Crédit agricole et la Société générale sont dans le viseur.
Des négociations vont débuter dans les prochains jours entre Bercy et le trésor américain, car c’est bien lui qui menace nos banques, pour apaiser le climat et permettre aux banques et aux entreprises françaises de faire des affaires en Iran.
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