"J'ai décidé de me recycler, moi aussi !" : des apprentis formés à la réparation de nos appareils ménagers
Nous sommes de plus en plus nombreux à souhaiter faire réparer nos appareils ménagers lorsqu'ils sont en panne. Pour faire face à la demande, une société spécialisée dans la réparation de gros électroménager à domicile a créé une académie de formation de réparateurs.
Ne plus jeter, mais faire réparer ou recycler ses appareils : c'est une tendance de fond. Pour y répondre, les entreprises spécialisées s'organisent. Dans ce grand entrepôt de la région parisienne, des apprentis réparateurs font face à une armée de machines à laver. Ils étudient la mécanique ou restaurent déjà des appareils. "Moi, je viens du secteur événementiel", confie Matthieu. À 36 ans, il est entré il y a deux mois dans ce monde de la réparation. "Après presqu'un an de Covid-19 et de chômage, j'ai décidé de me recycler, moi aussi, sourit-il. Pouvoir participer à ce phénomène grandissant de réparation et non pas d'achat après avoir jeté l'ancienne machine m'a forcément attiré."
Des habitudes de consommation transformées
Donner une seconde vie à vos appareils, c'est bien l'objectif de cette académie, lancée en début d'année. Trente personnes sont en cours de formation. Elle est adossée à la société Murfy pour permettre son développement, car le manque de main-d'œuvre est devenu un obstacle. "Les consommateurs ont transformé leurs habitudes de consommation en allant vers plus de réparations beaucoup plus vite que ce qu'on a formé de techniciens. Donc aujourd'hui, on a besoin de rattraper ce retard", explique Guy Pezaku, co-fondateur de la jeune entreprise de réparation de gros électroménager à domicile, dont le chiffre d'affaire a triplé l'an passé.
"Si aujourd'hui, on était capable de doubler le nombre de réparateurs dans notre réseau du jour au lendemain, on serait vraiment capable de trouver du travail pour tout le monde."
Guy Pezaku, co-fondateur de la société Murfyà franceinfo
La loi économie circulaire a accompagné le boom de la réparation. Depuis janvier, elle impose un indice de réparabilité sur certains produits. Mais le phénomène est encore inégal, regrette Laetitia Vasseur, déléguée générale de l'association "Halte à l'obsolescence programmée". "On est encore dans une réparabilité à vitesse variable : on a des produits qui vont être assez facilement réparables et sur lesquels on va avoir un indice de réparabilité comme les machines à laver, explique-t-elle, et par exemple sur le petit électroménager ou sur les imprimantes, on est encore clairement en retard. Ce sont vraiment des questions d'obsolescence prématurée qui reviennent régulièrement et sur lesquelles on a encore pas beaucoup avancé."
L'un des problèmes essentiels est l'accès aux pièces détachées, plus facile pour le gros électroménager que pour les petites machines.
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