Le groupe bancaire Crédit Suisse mis en cause par plusieurs médias à la suite d'une fuite massive de données
Une enquête internationale menée par plusieurs médias assure que Crédit Suisse a hébergé pendant plusieurs décennies des dizaines de milliards d'euros de fonds d'origine criminelle ou illicite. L'établissement financier "rejette fermement" ces accusations.
Une enquête internationale menée par plusieurs médias, publiée dimanche 20 février, affirme que le groupe bancaire Crédit Suisse a hébergé pendant plusieurs décennies des dizaines de milliards d'euros de fonds d'origine criminelle ou illicite. L'établissement financier helvète "rejette fermement" ces accusations.
L'enquête a été menée par l'Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), consortium regroupant 47 médias parmi lesquels Le Monde, The Guardian, le Miami Herald, la Nacion, à la suite d'une importante fuite de données remise anonymement il y a un peu plus d'un an au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Des données sur plus de 18 000 comptes bancaires
Ces données concernent plus de 18 000 comptes bancaires hébergés au Crédit Suisse entre le début des années 1940 et la fin des années 2010 et appartenant à 37 000 personnes ou entreprises, précise le quotidien Le Monde (abonnés). "Basée sur une fuite massive d'informations issues de milliers de comptes bancaires administrés par Credit Suisse, [l'enquête] montre qu'au mépris des règles de vigilance s'imposant aux grandes banques internationales, l'établissement, né à Zurich, a hébergé des fonds liés au crime et à la corruption plusieurs décennies durant", avance le journal.
Le Crédit Suisse a affirme que les données étudiées sont "partielles, inexactes, ou sont prise hors de tout contexte, entraînant une présentation tendancieuse de la conduite des affaires" par la banque. "90% des comptes concernés sont aujourd'hui clôturés, dont plus de 60% avant 2015", assure la banque dans un communiqué, qui précise par ailleurs "mener l'enquête" concernant la fuite de données.
Au total, ce sont plus de 100 milliards de francs suisses (plus de 95 milliards d'euros) qui sont concernés par les comptes étudiés par le consortium. Les fuites se concentrent principalement sur des pays en développement en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique du Sud. Les clients domiciliés en Europe occidentale ne représentent que 1 % du total, précise le journal.
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