Le médiateur de l'Energie défend les tarifs réglementés, "thermomètre et bouclier" pour les consommateurs
Une majorité de Français reste fidèle aux opérateurs historiques d'énergie, alors que les prix des fournisseurs alternatifs sont parfois moins élevés. Une question de confiance, selon le médiateur de l'Energie, qui présente mardi son bilan annuel.
Dix ans après la libéralisation du secteur de l'énergie et l'arrivée d'opérateurs privés du gaz et de l'électricité, les tarifs réglementés des opérateurs historiques ont encore de beaux jours devant eux. C'est ce qui ressort du bilan annuel du médiateur national de l'Energie, présenté mardi 30 mai. La grande majorité des Français est restée fidèle aux tarifs fixés par les pouvoirs publics.
Le prix n'est pas forcément au cœur du choix
Assez peu de ménages ont franchi le pas pour signer des contrats en faveur des opérateurs privés. Pour l'électricité, 87% des ménages sont restés aux tarifs réglementés, décidés par les pouvoirs publics, chez EDF. Pour le gaz, 65% sont toujours clients chez Engie. Pourtant, les fournisseurs alternatifs permettent souvent de faire des économies, observe le médiateur de l'Energie, Jean Gaubert. Les prix peuvent varier à la baisse de 10 à 15% pour le gaz et de 5 à 10% pour l'électricité. La fidélité aux uns s'explique par le manque de confiance aux autres, d'après Jean Gaubert. "Tant que les gens n'auront pas le sentiment que le marché fonctionne honnêtement, ils continueront de se dire qu'au moins ils sont protégés", déclare le médiateur de l'Energie.
Le rôle garde-fous des tarifs réglementés
Paradoxalement, puisqu'il doit sa fonction à la libéralisation du secteur, Jean Gaubert défend ces garde-fous que sont les tarifs réglementés.
Aujourd’hui, il y a un thermomètre qui est aussi un bouclier, c'est le prix au-delà duquel personne ne fait de proposition. Si demain, on le fait sauter, il n’y aura plus cette référence.
Jean Gaubert, médiateur de l'Energieà franceinfo
Le médiateur de l'Energie, ajoute que "l'offre ne sera pas la même" et qu'elle sera difficile à appréhender. "Le marché risque de se complexifier de telle façon, qu’on ne pourra plus se comparer avec son voisin", prévient Jean Gaubert. Il prend pour exemple la Grande-Bretagne qui, après avoir amorcé la libéralisation totale du marché, est en train de faire machine arrière. Les autorités se sont rendues compte que le consommateur n'en sortait plus gagnant.
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