Loi Travail : des opposants interdits de manifestation
Plusieurs dizaines de présumés "casseurs" ont reçu en main propre des arrêtés d’interdiction de manifester. Des interdictions prononcées dans le cadre de l’état d’urgence et que plusieurs manifestants contestent déjà devant le tribunal administratif. Parmi eux, des militants de l'Action Antifasciste Paris-Banlieue.
Il s'agit d'une "interdiction de séjour" selon le terme administratif. Les personnes concernées ne peuvent donc pas se trouver entre 11h et 20h dans un large périmètre autour de la manifestation parisienne, sous peine de six mois d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende. La mesure est préventive, explique la préfecture, autorisée par l’état d’urgence et à chaque fois justifiée sur la seule base des informations collectées par les renseignements généraux de la préfecture.
Un article plus précis devrait suivre d'ici quelques heures #Antirep pic.twitter.com/Dlcs8fRJKY
— AFA Paris/Banlieue (@AFA_Paris75) May 15, 2016
Tous ces individus ont été aperçus et identifiés par la direction du renseignement parisien lors des dernières manifestations et échauffourés à Paris. Aucun d’entre eux n’aurait été condamné ni même interpellé pour ces faits mais la préfecture estime que leur présence répétée atteste qu’ils pourraient participer à des actions violentes. Plusieurs personnes visées par ces arrêtés de la préfecture de police de Paris ont décidé de saisir le tribunal administratif. Parmi eux un photographe interdit de couvrir la manifestation parce qu’il a été aperçu sur l’ensemble des échauffourés qu’il couvrait pour un magazine.
Nantes aussi concernée
De telles interdictions ont aussi été distribuées dans d'autres villes. A Nantes, huit personnes sont concernées par ces interdictions, selon France Bleu Loire Océan. Elles ne sont pas obligées de rester chez elles ni de pointer au commissariat mais doivent rester en dehors du périmètre défini. D'après la préfecture de Loire-Atlantique, ces personnes ont déjà été interpellées pour dégradations, agression des forces de l'ordre ou port d'armes lors de précédentes manifestations.
Depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail, des manifestations ont été émaillées de violences. Samedi, un lycéen a été mis en examen pour "tentative de meurtre" après l'agression d'un policier à Nantes, le 3 mai.
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