Affaire Savile : 300 victimes potentielles et trois médecins suspectés
De nouvelles révélations dans l'affaire Saville. La semaine dernière, la police britannique a annoncé l'existence de suspects
supplémentaires. Jeudi, le Guardian a publié des témoignages
identifiant trois médecins qui auraient participé à des abus sur mineurs.
Un "réseau" de pédophilie mis au jour ?
Une femme de 52 ans affirme ainsi avoir été agressée sexuellement
par un médecin de l'hôpital de Stoke Mandeville (centre de l'Angleterre), à
partir de l'âge de 14 ans et tous les quinze jours pendant quatre ans. Pour
cette dernière pas de doute, il y avait un véritable " réseau " de
pédophilie dans cette ville.
Les trois médecins exerçaient dans des hôpitaux où Jimmy
Savile lui-même aurait sévi. Dans le cadre de ses activités, le présentateur fantasque de la BBC, décédé l'an dernier, disposait en effet d'une chambre dans l'hôpital
de Stoke Mandeville et d'un logement dans l'institut psychiatrique de Broadmoor, au sud du pays. Jimmy Savile se rendait aussi régulièrement
dans un hôpital de Leeds.
Un " tournant décisif *" * pour l'enquête
Depuis que l'affaire Savile a éclaté au grand jour début octobre, Scotland Yard accumule les plaintes et témoignages. Sur les quelque 300 victimes potentielles aujourd'hui rencensées, 130 ont pû être entendues par la police. Pour l'instant, 114 crimes ou délits comptés.
Selon le commissaire Peter Spindler de la police britannique, toutes les victimes étaient de sexe féminin, outre l'exception de deux faits impliquant des garçons. Pour le commissaire, l'enquête marque un " tournant décisif " dans la lutte contre les sévices sexuels à l'encontre des enfants.
La BBC dans la tourmente
En revanche, la BBC elle prend un mauvais virage. Le groupe audiovisuel public, accusé d'avoir fermé les yeux sur les agissement de son présentateur phare des programmes jeunesse et d'avoir étouffé l'affaire, continue sa descente aux enfers.
Tandis que son directeur général, George Entwistle repoussait mardi les accusations, la BBC s'est retrouvée mercredi sur la sellette au parlement où le gouvernement a, en outre, annoncé que le
parquet allait examiner pourquoi une enquête sur l'animateur soupçonné
d'abus sexuels avait été classée sans suite.
De son côté, la chaîne a lancé la semaine dernière deux enquêtes internes pour en partie déterminer les raisons pour lesquelles une émission consacrée aux agissements supposés de Jimmy Savile avait été déprogrammée fin 2011, peu après sa mort.
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