Couverture médiatique des attentats : France Info proteste contre la mise en demeure du CSA
Le Conseil supérieur de l'Audiovisuel (CSA), a adressé ce jeudi 15 mises en garde et - plus grave - 21 mises en demeure aux principaux médias audiovisuels français pour des "manquements graves" lors de la couverture des attentats de Paris, du 7 au 9 janvier dernier. Le CSA estime avoir relevé de nombreux dérapages dans les comptes-rendus de la traque des suspects, puis les prises d'otages et enfin les assauts contre les frères Kouachi en Seine-et-Marne puis contre Amedy Coulibaly à Paris.
L'instance dénonce tout d'abord la diffusion par une chaîne de télévision de l'assassinat du policier Ahmed Merabet, près du siège de Charlie Hebdo . Le CSA estime que, bien que sa mort en elle-même n'ait pas été montrée, le bruit des armes à feu et la voix de la victime n'auraient pas dû être mis à l'antenne.
Assaut à Dammartin-en-Goële
Sept chaînes de télévision et six radios, dont France Info et France Inter, se voient par ailleurs reprocher d'avoir annoncé l'assaut mené contre les frères Kouachi à Dammartin-en-Goële, alors qu'Amedy Coulibaly était encore retranché dans l'hyper Cacher de la porte de Vincennes, ce qui, estime le CSA, a mis en danger la vie des otages.
Radio France proteste
Le groupe Radio France a fait part de sa surprise et de son étonnement face à cette mise en demeure et examine toutes les possibilités de recours contre cette sanction : "Ils nous reprochent d'avoir dit sur l'antenne de France Info : il se passe quelque-chose à Dammartin-en-Goële, il y a des coups de feu ", explique Erik Kervellec, directeur de la rédaction de France Info. "C'est l'un des reporters de France Info qui a décrit la scène. Si on nous avait dit 'Il va y avoir une intervention', nous sommes des gens responsables. Nous n'aurions pas communiqué et dit des choses qui étaient de nature à faire dégénérer la situation. Mais à aucun moment nous n'avons reçu une consigne de ce type de la part des autorités compétentes. Nous contestons cette mise en demeure, nous ne la comprenons pas. Et nous envisageons des recours pour faire revenir le CSA sur cette sanction que nous jugeons parfaitement injustifiée ".
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