Dernier match pour Patrick Grivaz, une voix du sport à Radio France
Voilà un article qui n'est pas facile à faire. Des collègues qui partent à la retraite, il y en a tous les jours, dans toutes les entreprises. Alors pourquoi la presse, surtout celle de la "Maison", se ferait-elle l'écho d'un évènement aussi banal ? Pourquoi ? A cause d'un écho, justement. Celui d'une voix, l'une de celles qui résonnent dans les têtes de millions d'auditeurs. Une voix qui vrombit comme le moteur d'une Formule 1. Une voix qui se taille un passage entre les oreilles avec l'efficacité d'une équipe de rugby montant à l'attaque, déroulant un jeu grammatical toujours impeccable. Qui, parmi ceux qui écoutent les antennes de Radio France, ne reconnaîtrait pas Patrick Grivaz ?
Alors en apprenant ce samedi soir au détour d'une conversation avec des confrères que c'est officiellement la dernière fois qu'elle passe la sixième vitesse lors d'un match en direct, il est apparu impossible de ne pas saluer cette voix qui a accompagné nombre d'entre nous au cours de matinées pressées (rien de mieux qu'un "papier" de Patrick Grivaz pour rattraper un retard de quelques minutes sur l'horaire). Elle aura aussi été de celles qui ont accompagné nombre de ses confrères plus jeunes sur le chemin de la radio.
"Cet écrivain, ce conteur merveilleux "
Car c'est en 1979 que Patrick Grivaz prend le micro pour la première fois : "ca fait 35 ans qu'il est à la radio ", compte le patron des sports à radio France, Jacques Vendroux, très ému quand il parle de "cet écrivain, ce conteur merveilleux ". Et il commence sa carrière comme il la termine puisqu'il commente alors un match de rugby. En 1982, il donne de la voix pour son autre passion, la Formule 1, lors des championnats du monde.
"Si c'est mal écrit, s'il y a une rature, il recommence tout "
Ce débit si aisément identifiable ? "Il l'a toujours eu ", se souvient Jacques Vendroux. "Il parle vite, il parle avec passion. Soit ça part du premier jet, soit il recommence 25 fois. Il écrit à la main sur un bloc à petits carreaux. Il garde tout. Et si c'est mal écrit, s'il y a une rature, il recommence tout ", décrit-il, rappelant que "son combat, c'est aussi la langue française. Il ne supporte pas une faute de français. J'ai eu une grande chance de diriger Patrick Grivaz. Il fait partie des grandes voix du sport. Et c'est un mec avec qui il est hyper agréable de travailler ", assure Jacques Vendroux.
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