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Le CSA refuse la gratuité de LCI, Paris Première et Planète +

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel estime que le marché publicitaire ne le permet pas, que la situation de certaines chaînes existantes est encore fragile, et que l'arrivée de nouvelles chaînes entraînerait des transferts d'audience au détriment des chaînes existantes.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Le CSA se prononce contre le passage de LCI, Paris Première et Planète + en gratuit © MaxPPP)

C'est une décision lourde de conséquences que le Conseil supérieur de l'audiovisuel vient de prendre : LCI, Paris Première et Planète + resteront sur la TNT payante. Pas question de les rendre gratuites. Du moins, pas aujourd'hui, pas dans le marché actuel, a jugé le gendarme de l'audiovisuel.

Dans un communiqué, le CSA fait savoir que les conditions ne sont pas réunies : la faute à un marché publicitaire en berne ; la faute aussi à la situation financière de certaines chaînes gratuites, encore fragile ; la faute enfin à une consommation de télévision qui n'est pas exponentielle - l'arrivée de nouvelles chaînes se traduirait par un morcellement de l'audience.

Bref, à une majorité de trois voix, le CSA a décidé de maintenir le statu quo.  "Il lui est apparu qu'en dépit de leur intérêt et de leur qualité, toutes étaient de nature à créer des difficultés et des déséquilibres, portant atteinte à la préservation de la

diversité éditoriale des chaînes diffusant actuellement sur la TNT gratuite" .

Reste que le CSA ne ferme pas totalement la porte : "Une évolution plus favorable des conditions de marché pourrait justifier un réexamen à l’avenir."

L'existence de LCI menacée

Très en pointe sur le projet de gratuité,  LCI, filiale de TF1. Son PDG Nonce Paolini avait menacé de fermer la chaîne si elle ne passait pas en gratuit. Et de laisser 250 personnes sur le carreau. Affaire à suivre, donc.

Le CSA estime que "l'arrivée d'une troisième chaîne gratuite d'information en continu, financée exclusivement par la publicité, pouvait déstabiliser les deux chaînes déjà existantes, dont l'une est arrivée récemment à l'équilibre (BFMTV, ndlr) et la seconde connaît un déficit d'exploitation (i> Télé, ndlr)".

Premières réactions, à chaud : celle du directeur général de LCI, Eric Revel, sur sa propre chaîne :  "Je suis ce soir très en colère et très triste pour tous les collaborateurs de LCI qui se sont battus pour que cette chaîne ait un avenir et qui aujourd'hui se voient stoppés dans leur envol" .

Eric Revel, le directeur général de LCI, es "très en colère et très triste" de la décision du CSA

Réaction bien sûr opposée du patron de NextRadioTV, qui possède BFMTV, Alain Weill - qui avait mené campagne contre la gratuité de LCI : "NextradioTV se félicite de la décision du CSA de ne pas autoriser le passage des trois chaînes payantes en gratuit, parce que cela aurait profondément destabilisé le marché de la télévision et celui des chaines d'informations en particulier" .

Alain Weill, le patron de NextRadio TV, se félicite de la décision du CSA

M6, candidat également malchanceux - sa chaîne Paris Première a également été refoulée - a dit officiellement "désapprouver" la décion du CSA, et "se réserve la possibilité d'utiliser des voies de recours" . Nonce Paolini, le patron du groupe TF1 lui indique qu'il est "probable" que LCI n'émettra plus après le 31 décembre 2014. Le groupe n'entend pas formuler de nouvelle demande au CSA mais il étudie "toutes les voies de recours" contre la décision rendue ce mardi. 

Mardi soir, les actionnaires du Monde ont confirmé leur intérêt pour la reprise de la chaîne d'information "complémentaire des activités du Monde et en cohérence avec la transformation en cours du Groupe" écrivent dans un courriel Pierre Bergé, Xavier Niel et Mathieu Pigasse. 

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