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Méfiance des Français envers les médias : la journaliste Anne-Sophie Novel plaide pour plus de pédagogie, notamment envers "les plus âgés"

La journaliste indépendante voudrait mieux associer le public qui souhaite, selon elle, "vérifier eux-mêmes les faits". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Une allocution suivie à la télévision (illustration). (SANDRINE MULAS / HANS LUCAS VIA AFP)

Le fossé se creuse entre les médias et les Français, révèle une étude de l'Ifop pour l'application d'intelligence artificielle Flint, publiée jeudi 17 juin et révélée par franceinfo. Elle montre notamment que 55% des personnes sondées éprouvent de la "méfiance" envers les médias. Plus de 90% d'entre elles estiment également que le débat public, dont les médias se font écho, est "trop brutal, trop polarisé et manque d'apaisement". Sur franceinfo, la journaliste indépendante Anne-Sophie Novel, autrice des Médias, le monde et nous plaide pour plus de pédagogie, notamment envers "les plus âgés".

franceinfo : Les résultats de cette étude vous surprennent-ils ?

Anne-Sophie Novel : Ils rejoignent les observations faites dans d'autres sondages, notamment le baromètre de la confiance des Français dans les médias publié chaque année dans le quotidien La Croix. Ce qui m'a étonné, c'est qu'une personne sur deux n'a pas confiance dans les médias. On observe beaucoup de colère dans certaines catégories socioprofessionnelles, notamment dans les classes ouvrières, 26% disent leur "dégoût" des médias. Chez les jeunes, on voit de l'indifférence ressentie par 24% des sondés dans cette catégorie.

Comment remédier à cette situation ?

Il faut faire de l'éducation aux médias, et pas forcément envers les plus jeunes. Ce sondage montre que les plus âgés sont ceux qui s'y retrouvent le moins, qu'ils sont les plus submergés par l'information puisque 61% des plus de 65 ans "apparaissent perdus dans le champ informationnel et avouent qu'il leur est difficile de trouver la bonne information lorsqu'ils la cherchent". Il est important d'envisager une forme d'accompagnement pour les aider peut-être à discerner un peu plus les choses. Je pense aussi qu'il peut être intéressant d'associer de plus en plus le public à la fabrique de l'information. Que nous, les journalistes, on ouvre un peu la "boîte noire", qu'on essaye d'expliquer un peu plus comment on travaille. On le fait déjà, mais ce n'est peut-être pas assez évident aux yeux du public. Il y a une vraie appétence pour ça. Le sondage montre que les gens ont envie de vérifier eux-mêmes les faits.

Il y a une quête de la petite phrase ?

Oui, je pense que c'est le cas. Surtout, je pense que les gens sont intelligents. Qu'ils sont à même de saisir les enjeux de débats complexes, même s'il est parfois difficile de les résumer en quelques minutes. Il faudrait aller vers moins de simplification et vers plus de nuance et de rigueur dans le traitement des sujets. Cela permettrait d'éclairer les débats publics.

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