Trois acteurs des "Faucons" vont porter plainte contre Jean-Marc Morandini pour "harcèlement sexuel" et "travail dissimulé"
Leur avocat affirme qu'ils ont été poussés de manière "répétée et systématique" à s'exhiber nu et à tourner des scènes sexuellement explicites lors des castings, puis lors du tournage de la websérie, produite par l'animateur d'Europe 1.
Deux semaines après l'enquête des Inrocks sur Jean-Marc Morandini, et sa websérie "Les Faucons", trois des acteurs vont porter plainte contre l'animateur pour "harcèlement sexuel" et "travail dissimulé", a annoncé leur avocat Thierry Vallat, mardi 26 juillet. Les plaintes doivent être déposées mercredi matin auprès du procureur de Paris.
Des scènes de nu jugées "hors de propos"
Deux des acteurs ont souhaité rester anonymes. Le troisième, Quentin Surtel, a témoigné dans plusieurs médias. Tous trois affirment avoir subi des pressions "de manière répétée et systématiques" pour qu'ils fournissent des images d'eux dénudés, explique Thierry Vallat à francetv info. Des messages envoyés par une personne se présentant comme Catherine Leclerc, directrice de casting de la société de Jean-Marc Morandini, Ne zappez pas ! production.
De même, lors du tournage, Thierry Vallat affirme que ses clients ont été poussés à jouer dans des scènes de nu intégral et de masturbation "totalement hors de propos", notamment après le départ, au deuxième épisode, d'un autre acteur, dont le personnage aurait été tué car son interprète refusait de jouer dans ces scènes explicites.
"Je produis au parquet un ensemble de documents écrits, notamment des échanges d'e-mails, qui démontrent à l'évidence qu'il y a eu des manœuvres de la part de la production" pour pousser les acteurs à se dénuder, affirme l'avocat. Des documents dont le contenu a déjà, en partie, été dévoilé par l'enquête des Inrocks.
L'avocat n'exclut pas de nouvelles plaintes
Thierry Vallat espère aussi que l'enquête permettra d'établir qui se cachait derrière le profil de Catherine Leclerc, car, selon les Inrocks, personne ne porte ce nom dans l'entreprise. "Je crois comprendre, en me basant sur plusieurs pièces de mon dossier, qu'il pourrait s'agir de plusieurs personnes de la société de production", affirme l'avocat.
Dans une conférence de presse, mardi 19 juillet, Jean-Marc Morandini s'était dit victime d'un complot médiatique orchestré par l'animateur Marc-Olivier Fogiel, et avait assuré que "les acteurs savaient ce qu'ils venaient tourner". Il a reconnu des "maladresses", sans plus de précisions, et sans évoquer l'essentiel des accusations. Thierry Vallat, lui, se dit "édifié" par le discours de l'animateur, "son absence totale de soutien aux victimes, et le fait qu'il ne mentionne pas les acteurs", a l'exception de l'un d'eux qui ne fait pas partie des auteurs de la plainte.
L'avocat est en contact avec d'autres acteurs "qui hésitent encore" à engager à leur tour une action en justice. Il n'exclut pas de nouvelles plaintes.
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