Mort de Jean-Pierre Elkabbach : un intervieweur aux invités prestigieux
C'est un François Mitterrand malade, qui va bientôt quitter le pouvoir, que Jean-Pierre Elkabbach interviewe ce soir-là. Un livre vient de dévoiler son rôle à l'époque du régime de Vichy. Le journaliste le questionne sur son amitié avec René Bousquet, artisan de la rafle du Vél’d’Hiv. Ainsi fonctionnait Jean-Pierre Elkabbach : respectueux du pouvoir, trop selon certains, mais incisif. Quand il interviewe Jean-Bédel Bokassa, on lui reproche d’être la voix de Valéry Giscard-d'Estaing, éclaboussé deux ans plus tard par l’affaire des diamants. Il est interrogé en douceur.
Un mélange de courtoisie et de déférence
Que ce soit avec Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy dont il est réputé proche, la méthode Elkabbach est toujours la même. “Il avait une déférence dans le but d’hypnotiser sa proie et l’amener sur son territoire de chasse” selon le journaliste Christophe Barbier. “Il avait un mélange de courtoisie, de déférence parfois et d’impertinence. Il allait chercher ce qu’on n’avait pas forcément envie de lui dire”, témoigne l’ancien président François Hollande. Son carnet d’adresses dépasse les frontières. Le 10 mai 1981, Jean-Pierre Elkabbach annonce la victoire de François Mitterrand, puis voit son nom hué place de la Bastille. Il croyait sa carrière terminée. Elle allait encore durer 40 ans.
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