"Première défaite pour Bolloré", "un scandale démocratique"... Le non-renouvellement de la fréquence TNT de C8 suscite des réactions contrastées
L'Arcom, le régulateur de la communication audiovisuelle et numérique française, a écarté les chaînes C8, du groupe Canal+, et NRJ12 de son processus de réattribution des fréquences hertziennes terrestres mercredi 24 juillet. Voici les premières réactions politiques et médiatiques.
"Une excellente nouvelle", se réjouit la gauche
Le député LFI Louis Boyard, qui avait eu une vive altercation avec Cyril Hanouna sur le plateau de "Touche pas à mon poste", sur C8, s'est rapidement réjoui de la décision de l'Arcom. "Moi, je serai là à la rentrée mais toi commence à chercher un job d été ! Si tu veux, je peux te brancher pour vendre des chouchous sur la plage", avait écrit l'animateur en juin dernier. Ce à quoi Louis Boyard a répondu mercredi : "Bon... chouchou sur la plage du coup ?"
"Le refus de renouveler la fréquence pour la chaîne de propagande C8 est une excellente nouvelle pour notre démocratie, l’indépendance et la pluralité des médias", estime de son côté la députée Les Écologistes, Cyrielle Chatelain sur X.
"Première défaite pour Vincent Bolloré et son empire", réagit sur le réseau social X la députée du Val-de-Marne, Sophie Taillé-Polian, à l'origine d'une pétition sur la plateforme "Le Mouvement", pour réclamer la fin du renouvellement de l'agrément de CNews et C8 qui recueille 255 999 signatures à ce jour. "Le combat contre la concentration des médias doit se poursuivre, c'est une nécessité démocratique", ajoute-t-elle.
"La bataille se poursuit", déclare sur X le député La France insoumise des Hauts-de-Seine, Aurélien Saintoul. Le rapporteur de la commission d'enquête sur les autorisations de diffusion des chaînes TNT fait part de sa "satisfaction", mais regrette que la chaîne CNews ait été retenue lors de l'appel à candidatures. "Il ne pouvait en être autrement compte tenu du nombre des sanctions dont fait l'objet" C8, ajoute Aurélien Saintoul.
Raquel Garrido, ancienne députée LFI et qui a été pendant plusieurs années chroniqueuse dans les émissions de Cyril Hanouna, juge "logique que l’Arcom retienne une nouvelle proposition." "C8 avait violé maintes et maintes fois les règles d’usage de sa fréquence", écrit-elle sur X.
"Un scandale démocratique", dénonce l'extrême droite
"Pour le pouvoir, le pluralisme est insupportable", dénonce Marine Le Pen. "La gauche, qui ne supporte aucune remise en cause de son hégémonie culturelle, aucune expression différente de la sienne, a eu le scalp de C8 en faisant pression sur une autorité 'indépendante'", enchaîne Jordan Bardella sur X. Laure Lavalette, la députée Rassemblement nationale de Toulon et du Var, dénonce de son côté "le chemin plus que périlleux" engagé par l’Arcom, "incapable de faire respecter le pluralisme ailleurs et sous pression de l’extrême-gauche".
Pour le patron de Reconquête! Eric Zemmour, ancien polémiste sur CNews, l'Arcom "bris(e) l'élan de ceux qui créent, qui libèrent et qui plaisent". L'eurodéputée Marion Maréchal, récemment exclue du parti d'Eric Zemmour, estime que le gendarme de l'audiovisuel "a pris une décision portant gravement atteinte à la pluralité. La remplacer par un énième média de gauche, Ouest France, signe le militantisme derrière ce choix."
Le groupe À Droite!, présidé par Éric Ciotti à l'Assemblée nationale, dénonce "un scandale démocratique" et proposera "une modification de la loi relative à la liberté de communication pour garantir la liberté d’expression et la pérennité des chaînes populaires". "La liberté d’expression, plus forte qu’ailleurs là-bas quoi qu’on en pense, dérange ; la tyrannie ne se cache plus ! Nous devons défendre le pluralisme et la liberté d’expression !", s'exclame de son côté Florian Philippot, président des Patriotes, lui aussi sur X.
Des réactions divisées sur la scène médiatique et sur les réseaux sociaux
Gérald-Brice Viret, directeur général de Canal+ France, le groupe qui possède C8, s'est dit "sous le choc de l'annonce de l'Arcom", sur X. "Comment peut-on comprendre cette décision inédite dans l’histoire de la TNT vis-à-vis d’une chaîne qui a participé de sa popularité ?", demande le dirigeant. Maxime Saada, le PDG de Canal+, a également partagé son "choc" dans un mail internet divulgué par le journaliste du Parisien Benoît Daragon, sur les réseaux sociaux. Le groupe NRJ a lui dénoncé une "décision incompréhensible" et "étudie les recours possibles à ce stade de la procédure."
Sur les réseaux sociaux, ce non-renouvellement divise également. Beatrice Rosen, actrice et ancienne chroniqueuse de "Touche pas à mon poste", tacle "l'ARCOM-missaire politique". "Le niveau de déclin de la liberté d'expression en France est absolument effrayant", écrit-elle sur X. Le journaliste Radouan Kourak, qui a aussi fait plusieurs apparitions dans l'émission phare de C8, juge sur le même réseau social que "la liberté d’expression est menacée dans notre pays par cette décision."
L'influenceur Yass, qui a plus d'un million d'abonnés sur X, s'est au contraire amusé de ce non-renouvellement. "C8 n’est plus une chaîne de la TNT ça vient de tomber mdrrrrrr", écrit-il.
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