Près de cent journalistes tués en 2023, les trois quarts à Gaza, selon le Comité de protection des journalistes
Le bilan est effroyable : 72 des 99 journalistes et employés des médias tués dans le monde en 2023 sont morts "dans des attaques israéliennes sur Gaza", où Israël est en guerre contre le Hamas. Il s'agit de l'un des pires bilans dressés chaque année par le Comité de protection des journalistes (CPJ).
Cette association basée à New York, financée par des dons privés et qui dénonce depuis 40 ans les meurtres, emprisonnements, violences, censures et menaces contre les journalistes, dénombre jeudi 15 février dans son rapport annuel une hausse de 44% sur un an du nombre de professionnels de la presse tués sur la planète.
Sur les 99 morts en 2023, "l'immense majorité (72) étaient des journalistes palestiniens tués dans des attaques israéliennes sur Gaza [alors] que, par contraste, hors de ce conflit, 22 journalistes et employés de médias ont été tués dans 18 pays", s'alarme le CPJ. Les "journalistes à Gaza sont des témoins en première ligne", relève la patronne du CPJ, Jodie Ginsberg.
"Chaque journaliste tué est une atteinte à notre compréhension du monde"
"Les souffrances des journalistes palestiniens dans cette guerre auront des effets durables sur le journalisme, non seulement dans les territoires palestiniens, mais aussi dans la région et au-delà. Chaque journaliste tué est une atteinte à notre compréhension du monde", dénonce la directrice de l'ONG, qui a répertorié aussi la mort de trois journalistes libanais et de deux israéliens.
Selon le CPJ, à la date du 7 février, 85 journalistes et travailleurs pour des médias ont été tués depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque de commandos du Hamas dans le sud d'Israël, ayant entraîné la mort d'environ 1 160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Hors du conflit au Proche-Orient, les Philippines et la Somalie sont "parmi les pays les plus meurtriers pour la presse", avertit le CPJ qui note toutefois une très forte baisse du nombre de journalistes tués au Mexique et en Ukraine.
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