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RSF pointe une détérioration générale de la liberté de la presse en 2014

L'organisation Reporters sans frontières dévoile son classement annuel, marqué par une "régression brutale" sur le plan de la liberté d'informer. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une caméra et un micro sont installés en face d'une colline de Kobani, en Syrie, le 24 octobre 2014, à la frontière turco-syrienne.  (KAI PFAFFENBACH / REUTERS)

2014 n'a pas été une bonne année pour la liberté de la presse. Elle a même connu une "régression brutale", estime l'organisation Reporters sans frontières dans son classement annuel publié jeudi 12 février. Une conséquence notamment de l'action de groupes comme l'Etat islamique et les islamistes nigérians de Boko Haram.

"Il y a eu une détérioration globale, liée à des facteurs très différents, avec l'existence de guerres de l'information, l'action de groupes non étatiques qui se comportent en despotes de l'information", souligne ainsi Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. "Les deux tiers des 180 pays [classés par RSF] font moins bien que dans l'édition précédente", explique l'organisation. 

La Syrie, pays le plus dangereux

Pays jugé le plus dangereux du monde pour les journalistes par RSF, la Syrie stagne à la 177e place sur 180, juste derrière la Chine (176e) et devant le Turkménistan (178e), la Corée du Nord (179e) et l'Érythrée (180e), un quatuor inchangé depuis l'an dernier. L'Irak se classe 156e et le Nigeria 111e. Ces pays ont "vu cette année encore l'apparition de 'trous noirs' de l'information", note RSF, rappelant par ailleurs que "l'extension des exactions" commises par l'organisation Etat islamique, en Irak et en Syrie, "ont poussé à la fuite des journalistes".

Des pressions de types très divers

Mais ces pays ne sont pas les seuls à faire de mauvais scores. L'Italie, qui a vu "les menaces, notamment de la mafia, et les procédures en diffamation abusives exploser", chute pour sa part de 24 places, au 73e rang. "De Boko Haram au groupe Etat islamique, en passant par les narcotrafiquants latinos ou la mafia sicilienne, les motivations varient mais le modus operandi est le même : réduire au silence, par la peur ou les représailles", écrit RSF.

Plusieurs petits Etats européens chutent au classement : le Luxembourg passe de la 4e à la 19e place, le Liechtenstein de la 6e à la 27e place et Andorre de la 5e à la 32e place, la plus forte dégringolade. "Ce sont des situations assez comparables, avec une proximité entre les pouvoirs politiques, économiques et médiatiques qui génère des conflits d'intérêts extrêmement fréquents et qui ne cessent de prendre en importance", explique l'ONG.

La France fait un tout petit peu mieux qu'en 2014

De son côté, la France gagne une place, au 38e rang. Le classement n'a pas pris en compte l'attaque perpétrée le 7 janvier dernier contre la rédaction de Charlie Hebdo, précise RSF. L'ONG déplore toujours un "secret des sources trop peu protégé" dans notre pays.

Les bons et mauvais élèves

Pour la cinquième année consécutive, la Finlande conserve la première place du classement, suivie cette année par la Norvège et le Danemark, qui se glisse dans le trio de tête. La Bulgarie (106e) perd six places et conserve le dernier rang des pays de l'Union européenne. Autre mauvais élève européen, la Grèce, qui se classe 91e malgré ses huit places de gagnées, juste derrière le Koweït.

Les Etats africains, malgré la progression de la Côte d'Ivoire (86e, +15 places), figurent toujours parmi les plus mal classés. Le Congo perd notamment 25 places (107e) et la Libye 17 places (154e).

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