Soupçons de chantage à la "sextape" à Saint-Etienne : la justice autorise Mediapart à publier son enquête sur Gaël Perdriau
La justice française a autorisé le site Mediapart, mercredi 30 novembre, à publier une enquête accusant le maire de Saint-Etienne d'avoir propagé une "rumeur criminelle" à l'encontre d'un rival politique. Deux semaines plus tôt, l'édile avait obtenu l'interdiction de publication de cet article, par une première décision de justice considérée comme un acte inédit de "censure préalable" par de nombreux journalistes et défenseurs de la liberté d'expression.
Le site avait demandé l'annulation de cette décision. Le directeur de la publication, Edwy Plenel, avait notamment réclamé au tribunal "de mettre fin au plus vite à une attaque sans précédent contre la liberté de la presse", soutenu à l'audience par Reporters sans frontières, la Fédération internationale des journalistes (FIJ), des syndicats de la profession, la Ligue des droits de l'homme et les associations de la presse judiciaire et des avocats praticiens du droit de la presse. "Il n'appartient pas au tribunal de contrôler préalablement une information qui n'a pas été publiée", avait insisté l'avocat de Mediapart.
Laurent Wauquiez va porter plainte pour diffamation
"La justice rétracte l'ordonnance qui nous interdisait de publier notre enquête sur les méthodes politiques de Gaël Perdriau", a tweeté Mediapart mercredi, diffusant dans la foulée l'article sur son site (article réservé aux abonnés). La magistrate est revenue sur sa première décision, considérant qu'il y avait eu "rétention d'éléments d'informations", selon la décision qu'a pu consulter l'AFP.
"Mediapart révèle que le maire de Saint-Etienne a lancé une rumeur criminelle, dont il reconnaît aujourd'hui qu'il s'agit d'une pure calomnie, contre le président de région (Auvergne Rhône-Alpes, centre-est) Laurent Wauquiez", affirme cet article en préambule. Peu après la publication, l'élu LR a annoncé son intention de porter plainte pour diffamation contre Gaël Perdriau.
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