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Vidéo Reporters sans frontières lance la rédaction d'une "déclaration sur l'information et la démocratie"

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Temps de lecture : 3min
Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France

Le secrétaire générale de l'ONG, Christophe Deloire, veut imposer ce texte pour "reconstruire les garanties démocratiques sur l'information". 

Soixante-dix ans après la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée en 1948 par l'ONU, Reporters sans frontières (RSF) lance mardi 11 septembre la rédaction d'une "déclaration sur l'information et la démocratie". "On est dans un moment où il faut reconstruire les garanties démocratiques sur l'information", explique sur franceinfo Christophe Deloire, le secrétaire général de l'ONG. Une fois que ces garanties auront été "établies par des principes", RSF veut "faire en sorte qu'un processus politique soit lancé".

franceinfo : Pourquoi a-t-on besoin d'une "déclaration sur l'information et la démocratie" ?

Christophe Deloire : Il y a 70 ans, la Déclaration universelle des droits de l'homme était adoptée à Paris et elle posait, notamment dans son article 19, les principes de la liberté d'expression et d'opinion. Or, aujourd'hui, on est précisément dans une période où les garanties, et notamment les garanties démocratiques sur l'information et sur la liberté d'opinion, sont en grand péril (…) On est dans un moment historique où le nombre de démocraties dans le monde commence à régresser (…) Tous ceux qui propagent des informations fiables sont attaqués et font l'objet de violences institutionnelles. Les garanties démocratiques sur l'information qui étaient autrefois apportées ont été balayées.

Cette déclaration n'aura-t-elle pas qu'un caractère purement symbolique ?

Ce n'est certainement pas symbolique. On est dans un moment où il faut reconstruire les garanties démocratiques sur l'information, et cela passe par le fait de préciser quels sont les grands principes d'un espace public digitalisé et mondialisé. Et une fois que ces garanties auront été établies par des principes, alors nous ferons en sorte qu'un processus politique soit lancé. Il faut aujourd'hui mobiliser les dirigeants des grandes démocraties pour que soit signé dans un délai de six mois à un an un pacte sur l'information et la démocratie (…) On a écrit à des dirigeants de grandes démocraties, sur l'ensemble des continents, où la liberté de la presse est assurée, et qui seront à même de constituer un noyau pour mobiliser et pour lancer ce processus politique.

De quelles garanties parlez-vous, concrètement ?

En France, il y avait par exemple des lois sur la distribution de la presse qui faisaient que quel que soit le journal, il y avait un traitement égal. Aujourd'hui, ça n'existe pas dans le monde numérique. Il y avait une transparence sur les règles, ça n'existe pas dans le numérique. Il y avait, s'agissant de l'audiovisuel, des dispositions sur l'indépendance et l'honnêteté de l'information, ça n'existe pas dans le numérique. Il s'agit donc de conserver les immenses avantages d'internet, mais de mettre des garanties pour la liberté d'opinion et pour l'information.

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