Cet article date de plus de deux ans.

Divorces : les caisses d'allocations familiales vont systématiquement être chargées de verser les pensions alimentaires

Ce dispositif destiné à prévenir les impayés est généralisé pour tous les divorces prononcés à partir de mardi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une Caisse d'allocations familiales, le 16 septembre 2021 dans le Var. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Les Caisses d'allocations familiales (Caf) joueront désormais systématiquement les intermédiaires entre les parents divorcés pour le versement des pensions alimentaires. Ce dispositif destiné à prévenir les impayés est généralisé pour tous les divorces prononcés à partir de mardi 1er mars.

Ce "service public des pensions alimentaires", dont les ex-conjoints devaient jusqu'à présent demander la mise en place, s'appliquera désormais automatiquement, sauf si les deux parents sont d'accord pour demander à en être exemptés. Il s'agit "d'inverser la charge de la demande" afin de généraliser un système permettant non seulement de "pacifier" les situations conflictuelles, mais aussi de "prévenir" d'éventuels impayés à venir, a expliqué à l'AFP Nicolas Grivel, directeur général de la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf).

La réforme s'applique à partir de ce 1er mars aux divorces prononcés par un juge. Elle sera étendue le 1er janvier 2023 à toutes les autres séparations impliquant des enfants mineurs : "plus besoin d'avoir un jugement de divorce, même les couples non mariés pourront y avoir recours", souligne la Cnaf.

Protéger "les plus fragiles"

Il s'agit de protéger "les plus fragiles" contre "la première des violences intrafamiliales", celle de la précarité financière engendrée par les impayés, fait valoir le ministre des Solidarités, Olivier Véran. Aujourd'hui, 54% des dossiers de surendettement concernent des femmes seules avec enfants, qui sont les premières victimes de ces situations où le père n'honore pas sa dette. Les pensions constituent en moyenne 20% des revenus de ces "parents solo", d'où des difficultés importantes en cas de défaillance.

Concrètement, avec le dispositif d'intermédiation, le parent débiteur verse son dû à la Caf, qui le reverse ensuite à l'autre parent. Si le débiteur ne paye pas, la Caf entame des démarches pour recouvrer la dette, et verse en attendant à l'autre parent une allocation minimale de 124 euros par mois et par enfant. Quelque 122 millions d'euros ont été budgétés cette année à cet effet, un montant qui doit atteindre 179 millions en 2025.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.