: Témoignages Prime exceptionnelle de rentrée : "Ça peut dépanner sur une facture ou sur l'alimentaire", se réjouit une bénéficiaire
Pour faire face à l'inflation, près de 11 millions de foyers vont toucher à partir du 15 septembre une prime exceptionnelle de rentrée : 100 euros, plus 50 euros par enfant à charge. Sont notamment concernés les bénéficiaires de minima sociaux inscrits depuis juin dernier à la Caf et les étudiants boursiers.
Hélène fait la queue devant la Caisse d'allocations familiales du 13e arrondissement de Paris. Au chômage, elle vient se renseigner sur la prime exceptionnelle de rentrée, une mesure actée dans le cadre de la loi "pouvoir d'achat", pour aider les plus modestes face à l'inflation. "On avait eu le courrier dans la boîte aux lettres. Ça peut quand même un petit peu dépanner sur une facture ou sur l'alimentaire", confie-t-elle.
Tous les foyers bénéficiaires de minima sociaux vont recevoir cette "aide exceptionnelle de solidarité", ceux qui perçoivent des aides au logement, le RSA, l’allocation adulte handicapé, le minimum vieillesse et près d’un étudiant sur deux notamment les boursiers, même s’ils vivent encore chez leurs parents. L’aide, versée automatiquement par la Caf, Pôle emploi ou le Crous, est de 100 euros pour un couple plus 50 euros par enfant à charge.
Pour Nacera, c'est une bouffée d'oxygène car elle a droit à 300 euros : "Quand il y a de l'argent en plus, on ne dit jamais non". Bénéficiaire de l'allocation adulte handicapée, elle est mère célibataire de quatre enfants.
"Cet argent, j'en ai besoin pour payer, par exemple l'ergothérapeute ou l'orthophoniste, pour tout ce qui est frais scolaires. Ça tombe à pic pour moi."
Nacera, mère célibataire de quatre enfantsà franceinfo
Les fournitures scolaires, il en manque encore chez Jamel et ses trois enfants. La famille va recevoir 250 euros d'aides exceptionnelles, en plus des APL. "Ça met un peu de beurre dans les épinards, admet Jamel. Pour la rentrée scolaire, on n'a pas encore acheté tous les livres et tout le nécessaire. 250 €, ça va tellement vite ! Il faut acheter des cartables, il faut acheter les affaires scolaires pour acheter les habillements. Ce n'est pas grand-chose, mais c'est toujours une aide".
"C'est complètement dérisoire"
Christian, qui touche 850 euros entre le RSA et les allocations logement, est bien plus critique : "Pour moi, c'est complètement dérisoire". Plus qu'une aide exceptionnelle, il voudrait une revalorisation du RSA plus forte que celle de 4% accordé cet été. "C'est quand même un peu tard. Ça fait plusieurs mois qu'on est vraiment dans une situation qui est très précaire avec l'inflation qui n'arrête pas de grimper, sur le plan alimentaire, ou que ce soit au niveau de l'électricité. Les prochains mois, je vais faire comment ? Je vais devoir faire la queue auprès des Restos du cœur et d'autres associations."
Marie, rencontrée quelques mètres plus loin, devant l'université, est plus enthousiaste. En licence de gestion boursière, c'est le Crous qui va lui verser automatiquement la prime, comme à la moitié des étudiants. "Ça fait plaisir, on ne va pas non plus cracher sur cette aide. Ça me permettra d'acheter des livres si j'en ai besoin, se réjouit l’étudiante. Et ça me permet de soulager un peu mes parents." Car elle vit encore chez eux. Et pas question de dépenser les 100 euros versés uniquement en livres d'occasion. Il faut en garder pour déjeuner, souffle l'étudiante.
Les travailleurs précaires qui touchent la prime d'activité bénéficieront également d’une prime exceptionnelle. Elle sera versée mi-novembre à hauteur de 28 euros par personne plus 14 euros par enfant à charge.
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