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Le brief éco. Prêts garantis par l’État : gare à l’augmentation de la dette privée

Les entreprises qui ont souscrit un PGE (Prêt Garanti par l’Etat) auront le droit de bénéficier d’une année supplémentaire pour rembourser. Annonce du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, jeudi soir, aux côtés de Jean Castex. Un soulagement pour les chefs d’entreprise mais qui n’est pas sans soulever quelques interrogations 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, lors de la conférence de presse sur les nouvelles mesures contre le Covid-19 à Paris, le 14 janvier 2021. (THOMAS COEX / POOL)

En mettant en place le PGE au début de la crise sanitaire, l’État avait donné un an avant que les banques ne puissent exiger le remboursement des crédits. L’échéance était fixée à fin mars mais les difficultés financières se sont aggravées pour beaucoup d’entreprises et certaines voient approcher le remboursement avec inquiétudes. D’où cette possible prolongation d’un an avant de devoir rembourser, annoncée jeudi par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.

Dette privée

Mais reporter les échéances de remboursement ne règle pas les problèmes sur le fond. La question centrale est celle de la dette des entreprises. Un rapport du Conseil national de la productivité publié il y a quelques jours pointe deux dangers :

1- Le remboursement des crédits va peser sur les comptes de sociétés de plus en plus fragilisées. Plus le temps passe et plus les mesures sanitaires se durcissent, plus les finances des entreprises sont mises à mal. Il ne faudrait pas que des entreprises viables aujourd’hui ne deviennent insolvables demain à cause de leur dette.

2- L’argent consacré au remboursement des crédits qui s'accumulent, cela sera in fine moins d’argent consacré à l’investissement, à l’innovation et à l’emploi.

Entreprises zombies

Les PGE mis en place par le gouvernement étaient nécessaires pour aider les entreprises à garder la tête hors de l’eau, et Bruno Le Maire, qui a réussi à décrocher l’arbitrage positif de Matignon, a joué pleinement son rôle. Au total près de 640 000 PGE ont été accordés par les banques pour 130 milliards d’euros. Mais il y a un possible effet collatéral : créer ce que l’on appelle des entreprises zombies qui survivent uniquement grâce à la dette, un peu comme l’État qui s’endette sur les marchés, non pas pour investir, mais pour entretenir son administration. Dans le privé, cette équation ne tient pas. Jusqu’à présent, on parlait beaucoup de la dette publique. Les préoccupations liées à la dette privée pourraient très vite s’imposer dans le débat économico-politique.

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