Cet article date de plus d'un an.

Inflation : 10 euros dépensés pour 100 euros de courses, ce projet inédit lancé à Bordeaux pour lutter contre la précarité étudiante

Face aux prix qui grimpent dans les supermarché, 150 jeunes de la ville vont participer à une expérience jusqu'ici unique en France. Explications
Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un chariot d'alimentation dans un supermarché. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Une sorte de "sécurité sociale alimentaire". C’est une expérimentation unique en France qui démarre lundi 2 octobre, à Bordeaux, afin de lutter contre la paupérisation des étudiants : 150 jeunes volontaires tirés au sort vont recevoir chaque mois, en échange d’une cotisation mensuelle de 10 euros, l’équivalent de 100 euros - en monnaie locale - à utiliser dans un réseau de magasins partenaires, essentiellement des boutiques bio ou équitables. Les objectifs : d'une part, lutter contre la précarité alimentaire (près d'un étudiant sur deux a déjà sauté un repas à cause de l'inflation, selon une étude de Cop1 et de l'Ifop) et, d'autre part, sensibiliser à une alimentation durable.

>> "Avec une petite terrasse pour étendre ses affaires et poser la planche de surf" : face au manque de logements, ces étudiants en école d'ingénieurs vont au camping

Parmi ceux qui vont participer à ce test : Romain Delpy. À 23 ans, cet étudiant entame son doctorat d’informatique. Il vit avec 600 euros par mois et a souvent fait la queue pour bénéficier des distributions alimentaires. Avec cette somme, impossible pour lui de mettre des produits frais dans son panier, nous explique-t-il.

"Avec un budget de 50 euros pour les deux dernières semaines du mois, on prend des pâtes, du pesto et des petits gâteaux secs... Et on se dit qu'au moins, ça fera du volume et ça remplira l'estomac..."

Romain

à franceinfo

Il se lance donc avec intérêt dans l'expérience. Ces 100 euros, en monnaie locale (la Gemme), le jeune homme compte les dépenser dans le magasin bio situé à côté de chez lui, afin d'acheter des légumes et des féculents en vrac, en priorité. 

Un bilan en 2024

Le fait de cotiser 10 euros chaque mois est important pour Dorothée Despagne-Gatti, directrice de l’association Crepaq, à l’origine du projet. D'après elle, cela donne une notion d'engagement totalement différente d'un chèque alimentaire.

"On a voulu changer le prisme : on sort du chèque alimentaire, on leur donne une somme qu'ils peuvent utiliser dans certains commerces d'alimentation de qualité, locale pour, derrière, les sensibiliser à l'alimentation durable, à l'importance de préserver leur santé", précise-t-elle.  

Pour financer le projet, l’association écologique est aidée par de nombreux partenaires, publics et privés. Un bilan sera dressé à la fin de l’année universitaire.

Précarité étudiante à Bordeaux : le reportage de Noémie Bonnin à Bordeaux

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.