De nombreux livreurs touchent moins que le smic horaire, selon un rapport

D'après l'Autorité des relations sociales des plateformes d'emploi, les revenus horaires en 2023 étaient en moyenne de 16,8 euros brut chez Deliveroo et 10,1 euros chez Uber Eats, en prenant en compte les temps d'attente.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des sacs de la société Uber Eats destinés à la livraison de nourriture sont déposés au sol à côté de livreurs à deux roues qui attendent leur commande, le 24 septembre 2019, à Toulouse (Haute-Garonne). (FREDERIC SCHEIBER / HANS LUCAS / AFP)

Un nouveau prolétariat. De nombreux livreurs touchent moins que le smic horaire, si l'on prend en compte le temps passé à attendre les commandes, selon une enquête inédite de l'Autorité des relations sociales des plateformes d'emploi (Arpe) consultée mercredi 2 octobre par l'AFP. Le revenu moyen des livreurs a baissé depuis 2021, et ce, peu importe la plateforme, selon cette enquête basée sur les chiffres publiés par les sociétés de livraison.

Dans le détail et en prenant en compte les temps d'attente, les revenus horaires en 2023 étaient en moyenne de 16,8 euros brut chez Deliveroo et 14 euros chez Delicity, qui livrent des repas. Mais ils atteignaient 10,1 euros chez Uber Eats (repas) et 11,3 euros chez Stuart (colis), soit moins que le smic horaire (fixé à 11,65 euros brut).

Des revenus en baisse

Une fois cette rémunération touchée, le livreur, qui est auto-entrepreneur, doit encore payer son scooter ou son vélo électrique, son assurance et des cotisations sociales. "Cette tendance trouve écho dans les témoignages des livreurs recueillis par l'Arpe lors de rencontres sur le terrain en mai 2024, au cours desquelles ils ont exprimé leur inquiétude quant à la diminution de leurs revenus", indique l'autorité dans son étude.

"C'est un sujet qui doit questionner les partenaires", du côté des plateformes comme des syndicats de professionnels, estime Joël Blondel, directeur général de l'Arpe. Ces moyennes de revenu horaire sont calculées par l'autorité en combinant les revenus et les durées des prestations avec le temps d'attente entre chaque livraison (globalement en augmentation entre 2022 et 2023).

Par ailleurs, pour toucher ce revenu moyen hypothétique, il faudrait que le livreur accepte toutes les propositions de prestations qui lui sont faites, précise l'Arpe. Depuis 2023, les plateformes de livraison sont tenues de verser aux livreurs un revenu minimal horaire, fixé à 11,75 euros brut.

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