Bac 2023 : il y a un "climat assez anxiogène" car la grève contre la réforme des retraites peut perturber les examens, redoute le SNPDEN
"Je pense que la plupart des enseignants font la part des choses et ne veulent pas mettre en difficulté les élèves au moment des examens", estime mercredi 15 mars 2023 sur franceinfo, Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN) et proviseur de la cité scolaire Hector-Berlioz à Vincennes.
Les épreuves des enseignements de spécialité du nouveau bac se dérouleront du lundi 20 au mercredi 22 mars. Les élèves qui arriveront en retard – jusqu'à une heure – à cause de la grève des transports contre la réforme des retraites pourront entrer dans la salle et décaler leur heure de sortie en conséquence, a annoncé le ministère de l'Éducation.
Bruno Bobkiewicz craint que ces épreuves du bac ne se déroulent pas correctement en raison du mouvement social. "C'est un sujet d'inquiétude, notamment dans des secteurs où les établissements ont eu de fortes tentatives de blocage ces derniers jours, comme à Marseille." Le secrétaire général du SNPDEN estime que c'est un climat "assez anxiogène" et que ça ne va pas contribuer à la "sérénité" des candidats. "Malheureusement, on a déjà connu ça en 2019, et on espère que cette année, les élèves vont pouvoir composer et assurer leurs examens dans de bonnes conditions." En 2019, des syndicats d'enseignants avaient appelé à la grève de la surveillance des premières épreuves pour protester contre la réforme du bac. Certains professeurs avaient ensuite refusé de saisir les notes des candidats, voire de rendre les copies.
Le ministre de l'Éducation nationale a également demandé, mercredi, que les journées de vendredi et samedi soient consacrées aux révisions pour les élèves de terminale. Une annonce, que Bruno Bobkiewicz juge "inacceptable" parce qu'"on est à 48h de cette échéance". Le proviseur de la cité scolaire Hector-Berlioz à Vincennes va tout de même tenter de faire au mieux pour appliquer cette consigne : "On va faire du basique. On n'est pas capables de construire quelque chose d'intelligemment élaboré. Nous, on va supprimer les cours du tronc commun et maintenir les créneaux de spécialités pour les révisions."
Bruno Bobkiewicz s'inquiète du signal envoyé : "Nous étions dans une logique du 'un examen, ça ne se prépare pas la veille'. Un examen, ça se prépare bien en amont, ça se travaille toute l'année. Logiquement, la veille, il faut prendre un peu de temps pour soi, se détendre un peu et essayer d'éviter la pression".
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