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"Je ne suis pas d'accord qu'en période de Noël, on fasse ça à l'économie" : des commerçants s'inquiètent de la grève contre la réforme des retraites

Faute de transports en commun notamment à Paris, les commerçants craignent une baisse de fréquentation et de chiffre d'affaires. 

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le centre commercial Beaugrenelle, à Paris. (SYLVESTRE / MAXPPP)

"C'est assez vide pour un samedi avant Noël, c'est dû à la grève, c'est certain !" À la sortie du centre commercial Beaugrenelle, à Paris Karen et Lauren ont les bras chargés de paquets. Mais les deux copines ont quand même dû réduire leur séance de shopping : "C'est compliqué sans transport. Je n'ai pas la possibilité de marcher beaucoup, je n'ai pas beaucoup d'autres options. Du coup je prends des taxis, ça coûte un peu plus cher !"

La circulation des transports est encore très perturbée le week-end des 7 et 8 décembre, avec très peu de trains partout en France, très peu de métros et de RER en Île-de-France. La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit. Résultat : les clients se font plus rares qu'en temps normal, selon les commerçants, qui voient cette période cruciale de Noël arriver avec appréhension.

Périmètre limité

En vacances à Paris pour quelques jours encore, Lita comptait aussi faire la tournée des grands magasins pour acheter ses cadeaux de Noël avant de rentrer en Guadeloupe. Mais elle a dû se limiter aux boutiques de prêt à porter à côté de son hôtel : "Je suis obligée de faire toutes mes courses par ici, puisqu'il n'y a pas de transports. Prendre un chauffeur, au bout d'un moment ça chiffre ! Donc c'est assez embêtant."

C'est un peu trop, même si on comprend un peu toutes les revendications. Enfin on comprend, oui et non. Parce qu'il faut peut-être attendre qu'il y ait des discussions et qu'on ne bloque pas comme ça d'emblée.

Lita, une cliente

à franceinfo

Lita a du mal à accepter cette mobilisation contre la réforme des retraites. "Je ne défends pas le gouvernement, ni rien du tout, mais je pense que la discussion est plus intéressante, pour essayer de trouver des solutions. Je ne suis pas très d'accord qu'en période de Noël, on fasse ça aux commerçants et à l'économie de la France."

La crainte d'une grève qui dure

"Pour nous, Noël c'est avant le 25 décembre. Après, on passe à autre chose", explique la gérante d'un magasin, Régine. "Là on est vraiment dans un quartier qui bouge ! Et bien ce n'est pas top... Normalement tout le monde vient à Paris le week-end. Mais là, regardez le magasin ! Il n'y a que trois clientes, c'est impensable ! Donc ce n'est pas facile, même si je comprends certaines revendications. À un moment, il faut se mettre à la place des gens qui ont besoin de travailler."

Gérard, le voisin de Régine, attend également les clients : "On comprend les manifestations, mais ça tue le commerce." Son pire cauchemar : que la grève dure jusqu'à Noël, comme l'envisagent certains grévistes. "Là on serait obligé de mettre la clé sous la porte ! Cela va être très difficile."

Les commerçants inquiets de la grève des transports.

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