Réforme des retraites : année de naissance, nombre d'années travaillées... Qui sera concerné par le nouveau régime ?
Le report de l’âge légal pour pouvoir partir à la retraite sera sans doute le point le plus scruté et le plus commenté alors qu'Élisabeth Borne annoncera mardi 10 janvier en fin d’après-midi à 17h30 les arbitrages finaux sur la réforme des retraites. Si Emmanuel Macron avait évoqué lors de la campagne présidentielle la retraite à 65 ans, finalement, l’âge de 64 ans semble lui avoir été finalement préféré, avec, en parallèle, un allongement de la durée de cotisations. Concrètement, qui sera concerné par la réforme ?
Après juillet 1961
Sauf rebondissement de dernière minute, toutes les personnes nées après juillet 1961 ne connaîtront plus la retraite à 62 ans. La réforme devrait en effet confirmer un recul progressif de l'âge de départ de trois mois ou de quatre mois chaque année à partir de cette année, ce point semblant encore à l'arbitrage lundi soir. Avec, donc, au final, le cap des 64 ans atteint en 2028 ou en 2030. Pour le dire autrement, la première génération à 64 ans sera donc celle née en 1966 ou celle née en 1968, selon le scénario retenu.
Notons une exception notable pour les carrières longues, c’est-à-dire ceux qui ont commencé à travailler très jeunes. Plusieurs hypothèses sont ainsi envisagées afin qu'ils puissent partir dès 62 ans, voire dès 60 ans, en fonction de leur durée de cotisation et de l'âge auquel ils ont commencé à travailler.
Il faudra avoir travaillé 43 ans pour une retraite à taux plein
Avec le report de l'âge de la retraite à 64 ans, faut-il y voir une garantie de toucher une retraite à taux plein ? Ce n'est pas directement lié, car il faudra aussi avoir cotisé pendant 43 ans, au lieu de 42 ans aujourd'hui, pour une retraite à taux plein. Cet allongement était déjà prévu par une précédente réforme, la réforme Touraine, mais à horizon 2035, de manière très progressive.
Concrètement, la première génération à devoir cotiser 43 ans devait être celle née en 1973. Avec cette nouvelle réforme, avec une échéance dès 2027, c'est la génération née dès 1965 qui serait concernée. Et cela engloberait donc aussi bien les salariés que les fonctionnaires. Pas de changement en revanche pour le calcul de la retraite : celui-ci se porterait sur la moyenne des six derniers mois de salaire pour les fonctionnaires et celle des 25 meilleures années pour les salariés du privé. Pas de changement non plus de l'âge maximal pour pouvoir partir à la retraite sans décote : faute d’avoir suffisamment cotisé assez longtemps, il restera à 67 ans, mais pas au-delà.
Plus de régimes spéciaux
Enfin, que va-t-il se passer pour les salariés des régimes spéciaux, comme EDF ou la RATP, ou encore pour les policiers qui peuvent aujourd'hui partir plus tôt que les autres à la retraite ? La réponse est claire : il n'y aura plus de régimes spéciaux pour les nouveaux embauchés à EDF ou à la RATP, comme c'est déjà le cas à la SNCF depuis trois ans. Quant aux salariés actuels de ces régimes, qui peuvent partir aujourd'hui à la retraite avant 62 ans, ils devraient travailler jusqu'à deux ans de plus. Idem pour les policiers à horizon 2028 ou 2030.
Contactés par franceinfo, les syndicats de la RATP préviennent qu'ils pourraient lancer une grève dure, comme en 2019, où le mouvement avait tenu près de deux mois. Ils attendent la présentation officielle du projet de réforme pour se décider.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.