Cet article date de plus d'un an.

Réforme des retraites : après le 1er-Mai, ces rendez-vous qui pourraient changer la donne

Les syndicats et les oppositions politiques ne désarment pas, même si l'exécutif n'a pas l'intention de revenir sur sa loi désormais promulguée. Voici les prochains rendez-vous de la mobilisation.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Des manifestants contre la réforme des retraites, le 1er mai 2023 à Toulouse (Haute-Garonne). (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

La bataille contre la réforme des retraites n'est pas terminée. C'est en tout cas ce qu'affirment les opposants à cette loi, malgré sa promulgation le 14 avril. Après avoir fait le plein dans leurs cortèges lundi 1er mai, avec des chiffres record de mobilisation depuis 2002, les syndicats et les partis d'opposition ne comptent pas en rester là. "Nous n'allons pas tourner la page", a assuré mardi devant la presse Mathilde Panot, citée par l'AFP. La présidente du groupe insoumis à l'Assemblée refuse tout "retour à la normale" dans l'hémicycle, tant que le texte n'est pas retiré.

>> Réforme des retraites : retrouvez les dernières actualités dans notre direct

Au sortir d'une réunion mardi matin, l'intersyndicale s'est de son côté mise d'accord sur une nouvelle journée de mobilisation "permettant à l'ensemble des salariés de se faire entendre des parlementaires", a-t-elle déclaré dans un communiqué. Recours parlementaires, rencontre avec le gouvernement, actions dans la rue... Franceinfo liste les prochains rendez-vous des opposants à la réforme des retraites.

Mercredi 3 mai : le Conseil constitutionnel se prononce sur la seconde proposition de référendum d'initiative partagée

Après un avis négatif sur la première proposition de référendum d'initiative partagée (RIP), le Conseil constitutionnel doit statuer mercredi sur une seconde demande déposée par la Nupes. Les députés de la coalition de gauche veulent utiliser cet outil de consultation populaire pour faire en sorte que l'âge de départ à la retraite en France ne puisse être reporté au-delà de 62 ans.

Des doutes subsistent parmi les spécialistes sur la recevabilité de ce RIP. "L'interrogation porte sur la façon dont le RIP est rédigé", expliquait mi-avril le constitutionnaliste Bastien François sur France Inter, évoquant un texte qui "reproduit le droit existant", et n'apporte donc "pas de réforme" au sens propre du terme. Si le Conseil constitutionnel donnait son aval, les partisans de l'abrogation devraient encore récolter environ 4,8 millions de signatures de Français en âge de voter (soit 10 % des électeurs), et ce, dans un délai de neuf mois.

Dans ce cas, l'Assemblée et le Sénat disposent d'un "délai de six mois pour examiner la proposition de loi soumise au RIP", précise le site vie-publique.fr. Si tel n'est pas le cas, le chef de l'Etat sera "tenu d’organiser un référendum".

Mardi 6 juin : une nouvelle journée d'action à l'appel de l'intersyndicale

Les opposants à la réforme du système des retraites veulent continuer de mettre la pression sur le gouvernement dans la rue, tout en ralliant les députés à leur cause. L'intersyndicale organise ainsi une 14e journée de mobilisation nationale mardi 6 juin à travers toute la France, afin de dénoncer "la décision du président de la République de maintenir sa réforme malgré l'opposition quasi unanime de la population", précisent les syndicats, qui évoquent de nouveau une "crise démocratique".

Cette journée d'action interviendra deux jours avant la niche parlementaire du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) à l'Assemblée, lors de laquelle sera examiné un texte visant à abroger purement et simplement la réforme du gouvernement. 

Jeudi 8 juin : une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites examinée à l'Assemblée

La proposition de loi portée des députés Liot demande l'abrogation de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, "qui a porté la réforme des retraites", rappelle-t-ils, au motif que l'Assemblée nationale n'a pas pu "aller au bout du 'cheminement démocratique'", après le recours au 49.3 par la Première ministre. "Une majorité de députés était en réalité prête à rejeter cette réforme des retraites, pour des raisons de fond comme de forme", avance le groupe dans son exposé des motifs.

Le texte, qui veut organiser une grande convention sociale sur le sujet des retraites, est décrit par ses concepteurs comme "une porte de sortie pour le gouvernement". La route reste toutefois ardue pour le groupe Liot. D'une part, il va devoir batailler pour organiser un vote dans le temps imparti, entre 9 heures du matin et minuit ce jour-là. Or des amendements en série devraient être déposés par le camp présidentiel pour bloquer l'avancée des débats. D'autre part, se pose la question des forces en présence. En cas de scrutin, tous les regards se tourneront vers le groupe pivot : Les Républicains auront le sort du texte entre leurs mains. 

Dans les prochaines semaines : des rencontres entre les syndicats et le gouvernement

Outre la mobilisation dans les rues et les actions politiques, les opposants à la réforme des retraites pourraient participer à des réunions avec le gouvernement avant le 8 juin notamment. C'est en tout cas ce qu'affirme le communiqué de l'intersyndicale publié mardi, qui rappelle "l'ouverture d'un cycle de concertations" par l'exécutif, mais "sans que l'objet ni le cadre ne soient précisément fixés".

Après plus de trois mois de face-à-face et de manifestations, l'atmosphère des discussions s'annonce tendue. Depuis la promulgation de la réforme, le gouvernement n'a jamais émis l'idée d'une quelconque négociation sur ce texte. Les syndicats ont prévu pour leur part de s'en tenir à un mot d'ordre : leur "refus de la réforme des retraites". Ils préviennent surtout que le dialogue ne pourra être rétabli "que si le gouvernement prouve sa volonté de prendre enfin en compte" leurs propositions. 

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.