Réforme des retraites : "Ce 49.3 a été la goutte d'eau", dit une députée qui quitte le groupe LREM à l'Assemblée nationale
Delphine Bagarry a décidé le groupe LREM à l'Assemblée nationale sans toutefois "entrer dans l'opposition".
"Peut-être que ce 49.3 a été la goutte d'eau", explique l'ex-députée LREM Delphine Bagarry mardi 3 mars sur franceinfo. Elle quitte le groupe LREM à l'Assemblée nationale après le recours à l'article 49.3 de la Constitution par le Premier ministre, Édouard Philippe, pour adopter sans vote le projet de loi de la réforme des retraites. "Il y a une accumulation de décisions ou d'orientations politiques qui fait que je ne me retrouve plus en phase avec le projet politique que l'on mène", assure-t-elle. "Je ne suis pas dans l'opposition", certifie Delphine Bagarry. Elle ne veut pas forcément créer un nouveau groupe avec d'autres députés qui partagent ses idées.
franceinfo : Le 49.3 a, selon vous, vraiment fait déborder le vase ?
Delphine Bagarry : C'est un processus qui est a absolument antidémocratique et surtout qu'on aurait pu éviter dans ces cas-là. Il y a une large majorité, dont je fais partie, qui soutenait cette réforme des retraites, ce changement de système pour l'adapter à notre nouvelle façon de travailler, au XXIe siècle. On nous a présenté un texte qui n'était pas abouti. On nous demandait, nous parlementaires, de voter un texte avec beaucoup d'ordonnances, un texte pour lequel aussi on attendait des conclusions, notamment les conclusions de la conférence des financements. Un texte pour lequel on attendait aussi des concertations, des concertations sur la transition. On a parlé des avocats, mais aussi un texte qui ne donne pas de garantie pour l'instant aux fonctions publiques et notamment, je pense aux fonctionnaires soit de catégorie C ou alors les enseignants, dont on sait que dans un nouveau système, il va falloir les rémunérer d'une autre façon.
Vous vouliez continuer à discuter ?
C'est certain que la façon dont c'était parti, le texte ne pouvait pas aboutir en l'état, car nous sommes en face d'une obstruction parlementaire. Ceci dit, je pense qu'il y avait d'autres moyens d'éviter cela. Soit de faire un texte en procédure normale avec un temps programmé, c'est-à-dire un temps de parole dévolu à chaque groupe politique à l'avance qui permet justement de ne pas avoir cette obstruction parlementaire ou alors simplement, du moment où on avait posé ce texte, peut-être le reporter. Je ne comprends pas pourquoi il fallait voter ce texte avant les municipales. Quelque part, on a été volés et dépossédés de la discussion qu'on pouvait avoir pour l'améliorer.
Allez-vous voter l'une des motions de censure ?
Non, je ne vais pas voter la motion de censure parce que je crois encore au texte, je crois encore aux améliorations possibles dans les concertations avec les syndicats, je crois aux améliorations possibles par le Sénat également. Nous aurons un vote final et c'est là que je prendrais ma décision.
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