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Réforme des retraites : "Il y a très peu de chances que nous allions jusqu’au bout du texte", estime Franck Riester

Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, invité vendredi de franceinfo, ne pensent pas que les députés auront le temps de débattre l'une des mesures phares de ce projet de réforme des retraites : le recul de l'âge de départ de 62 à 64 ans.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franck Riester, ministre chargé des Relations avec le Parlement, invité de franceinfo vendredi 17 février. (FRANCEINFO/RADIO FRANCE)

"Il y a très peu de chances que nous allions jusqu'au bout du texte" sur les retraites, regrette vendredi  17 février sur franceinfo Franck Riester. Alors que l'heure limite d'adoption des amendements est fixée à minuit, le ministre chargé des Relations avec le Parlement assure qu'il reste encore "9 000 amendements en tout", dont "presque 3 000 amendements" avant d'arriver à l'article 7 portant sur le recul de l'âge de départ de 62 à 64 ans. "On n’a même pas commencé l’article 3" sur les 20 que compte le projet de loi, se désole Franck Riester. Dans ce contexte, le ministre affirme ne pas savoir "si on va pouvoir aller jusqu'à l'article 7".

Pour Franck Riester, cette situation est uniquement du fait de la gauche, qu'il accuse de mener une stratégie visant "à bloquer le débat démocratique". En cause, environ 18 000 amendements déposés par les députés de la Nupes en première lecture, dont "la plupart sont des amendements d'obstruction", fustige le ministre chargé des relations au Parlement.

>> Le vrai du faux. Retraites : l'examen de la réforme par les parlementaires peut-il durer plus de 50 jours ?

Si, depuis, l'alliance de la gauche a tenté d'accélérer les débat en annonçant cette semaine retirer 90 % de ses amendements, pour Franck Riester, "ce n’est pas au dernier jour, après deux semaines de débat, qu’on retire tous ces amendements d’obstruction pour faire bonne figure". "À un moment, il faut être sérieux", s'agace Franck Riester, qui rappelle que "le Sénat attend le texte pour pouvoir aussi en débattre, et l’examiner en première lecture". Le ministre accuse également les députés de la gauche d'avoir recours à "une multitude de leviers pour créer du désordre, de la tension et pour essayer d'enflammer les débats" à l'Assemblée nationale. Cela participe, selon lui, à une même stratégie visant à "cacher un projet alternatif de la Nupes qui n'existe pas, puisqu'elle est divisée sur le sujet".

"Aucun risque" que la nouvelle motion de censure passe

Dans la foulée de l'examen de la réforme des retraites, l'Assemblée nationale débattra de la motion de censure du Rassemblement national, à partir de vendredi minuit. Mais le gouvernement, par la voix de Franck Riester ne semble pas en être inquiet. "Il n'y a aucun risque que cette motion de censure" soit adoptée, affirme sur franceinfo le ministre chargé des relations avec le Parlement. Franck Riester considère que cette motion est "quelque part le dernier outil qu'utilise le Rassemblement national pour essayer d'exister dans un débat où il a été totalement absent". Il pointe du doigt l'absence de "propositions alternatives" proposées par le groupe RN. "Le Rassemblement national, c'est le vide sidéral : ils n'ont rien à dire, rien à proposer", tance Franck Riester.

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