Réforme des retraites : le gouvernement veut aller "au-delà de 1 100 euros" minimum pour les carrières complètes
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, détaille dans "Les Echos" plusieurs pistes de l'exécutif pour cette réforme sensible.
Vers un plancher de 1 100 euros de retraite pour les carrières complètes ? C'est en tout cas l'ambition du gouvernement, dans le sillage d'une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. "Au vu de l'inflation et de la revalorisation du smic, nous comptons aller au-delà de 1 100 euros, (...) autour des 85% du smic net", soit 1 130 euros aujourd'hui, affirme Olivier Dussopt, le ministre du Travail, dans un entretien aux Echos (article payant) publié lundi 14 novembre.
D'après le ministre du Travail, il s'agit de créer "un écart suffisant entre le minimum vieillesse (953 euros pour une personne seule aujourd'hui) et la retraite minimale, afin de valoriser le travail". Pour Olivier Dussopt, cet écart "permettra à environ 25% des nouveaux retraités – et plus souvent des femmes – d'avoir une pension plus élevée".
Des régimes spéciaux concernés
A la veille de l'ouverture du deuxième cycle de concertation sur la réforme des retraites, Olivier Dussopt détaille par ailleurs les régimes spéciaux qui seront concernés, citant "ceux des industries électriques et gazières, de la RATP voire celui de la Banque de France". Selon lui, le gouvernement "privilégie la clause du grand-père, sur le modèle de la SNCF, qui a fermé l'accès au régime spécial pour les nouveaux agents".
Olivier Dussopt ne doute pas que "la question du régime de l'Assemblée nationale et du Sénat sera abordée dans le cadre du départ parlementaire", mais il exclut certains régimes, tels ceux des marins ou des danseurs de l'Opéra de Paris et de la Comédie française.
Des économies dédiées aux retraites
Interrogé sur l'éventuel décalage de l'âge à partir duquel il est possible de partir en retraite progressive (60 ans), le ministre relève dans cette interview aux Echos que "quand on décale l'âge d'ouverture des droits, il est logique que les paliers soient décalés d'autant". Cette logique pourrait s'appliquer notamment au dispositif carrières longues, qui permet de partir en retraite plus tôt quand on a commencé à travailler avant 20 ans.
Le ministre du Travail y voit cependant deux exceptions : le gouvernement ne souhaite pas "décaler l'âge de suppression de la décote qui est à 67 ans", ni "modifier les bornes d'âge qui permettent un départ à la retraite à taux plein pour les assurés invalides ou inaptes à 62 ans et pour les travailleurs handicapés à 55 ans".
Interrogé sur le fléchage des économies réalisées, Olivier Dussopt répond que "pas un euro de cotisation ne financera autre chose que les retraites". Mais en favorisant l'emploi des seniors, la réforme pourrait aussi générer davantage de recettes fiscales et sociales pour les autres branches de la Sécurité sociale, note-t-il.
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