Réforme des retraites : le Parlement "est le réceptacle des colères", estime Anne Hidalgo après des débats électriques à l'Assemblée
"Le Parlement est le réceptacle des colères, des indignations, des inquiétudes, de l'anxiété du pays", estime la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, mardi 7 février sur franceinfo, au lendemain du début de l'examen en séance publique de la réforme des retraites, à l'Assemblée nationale. Dans un hémicycle en surchauffe, les députés ont dit "non" à la motion de rejet de la Nouvelle union populaire, économique et sociale (Nupes) et à la demande du Rassemblement national (RN) d'un référendum sur cette réforme.
Réforme des retraites "Beaucoup de Françaises et de Français ont voté pour Emmanuel Macron pour éviter l’extrême droite, pas pour la réforme des retraites. C’est une réforme tellement injuste”, estime Anne Hidalgo. “Les 1 200€ sont un leurre”, critique la maire de Paris. pic.twitter.com/FgqUgJhMHu
— franceinfo (@franceinfo) February 7, 2023
L'ancienne candidate à la présidentielle "pense" toutefois "qu'il vaut mieux s'exprimer poliment". "Je ne suis pas dans les vociférations", explique-t-elle, tout en rappelant qu'elle "préside une assemblée", le Conseil de Paris, qui, en termes de débat animés, "vaut bien l'Assemblée". Cela dit, "le sujet, ce n'est pas le spectacle qui parfois à l'air et est pitoyable" au palais Bourbon.
"Le sujet, c'est le contenu de ce qui est proposé aux Français", poursuit Anne Hidalgo. Ainsi, la réforme des retraites est, selon elle, "une régression sans précédent". Pour preuve, "les gens sont dans la rue" et "il y a une unité syndicale pour la première fois depuis très longtemps", souligne la maire de Paris, alors que l'intersyndicale appelle ce mardi à une troisième journée de mobilisation contre le projet de loi du gouvernement. "Les gens ont compris" que "ce qui les attend, c'est plus de précarité", affirme-t-elle.
"Ceux qui vont payer le prix fort, ce sont les travailleurs de la 'première ligne', ceux qui ont eu des carrières hachées, les femmes évidemment, ou encore les seniors"
Anne Hidalgoà franceinfo
Rien dans la réforme du gouvernement ne satisfait l'édile socialiste : "Je suis pour que l'on ne touche pas à la question de l'âge de départ, je suis pour les 62 ans", déclare-t-elle alors que l'exécutif veut le porter à 64 ans d'ici à 2030. La Nupes, elle, défendait la retraite à 60 ans lors des dernières législatives.
Quant à la durée de cotisation, "je ne suis pas pour qu'on touche à ce sujet-là", précise Anne Hidalgo. Le texte prévoit d'arriver plus vite aux 43 ans de cotisation pour bénéficier d'une retraite à taux plein. La maire de Paris souhaite par ailleurs "qu'on rétablisse les critères de pénibilité, qu'on tienne compte des carrières longues, des métiers pénibles". " Autant de choses qui ont été supprimées par qui ? Emmanuel Macron", affirme-t-elle sans évoquer l'extension du dispositif des carrières longues aux personnes qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans annoncé par Elisabeth Borne dimanche.
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