Réforme des retraites : "Le président de la République ne peut pas rester sourd", lance Laurent Berger qui déplore le "silence" d'Emmanuel Macron "depuis deux mois"

"Le président de la République ne peut pas rester sourd, on ne peut pas continuer avec ce silence qui dure depuis deux mois", affirme Laurent Berger ce lundi 6 mars sur France Inter, à la veille d'une nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites. Le secrétaire général de la CFDT assure que l'intersyndicale "n'a jamais été reçue collectivement" par le gouvernement ou par le sommet de l'Etat. "Ce n'est pas juste un deal politique à faire passer au Parlement", déplore le représentant syndical qui demande une vraie "réponse politique" pour une "réforme qui touche à la vie concrète des salariés".

Un "risque de ressentiment démocratique"

Laurent Berger souhaite que le projet de réforme soit examiné jusqu'au bout par les sénateurs, contrairement à ce qu'il s'est passée à l'Assemblée. Cette réforme "aura un vice démocratique" si elle n'est pas votée par les parlementaires, craint le représentant syndical. Il y a un "risque de ressentiment démocratique" qui profitera à "ceux qui se planquent", insiste-t-il, en visant ouvertement le Rassemblement national.

Le secrétaire général de la CFDT appelle les parlementaires à "regarder les chiffres de la mobilisation dans leur territoire" et en tirer les conséquences. "Voter cette réforme, c'est se mettre le monde du travail à dos", assure-t-il. Il rencontrera mercredi des députés Républicains opposés à la réforme. "On rencontre tous les députés", assure-t-il, pour "peser auprès des parlementaires".

A la veille d'une nouvelle mobilisation, Laurent Berger est persuadé que l'intersyndicale "peut faire plus fort que le 31 janvier dernier". "J'appelle les citoyens de ce pays à venir manifester massivement" mardi 7 mars. Même si la CFDT reste opposée à une grève reconductible, le syndicat "proposera d'autres types de mobilisation" s'ils ne sont pas entendus.