Réforme des retraites : "On ne va pas reprocher à un parlementaire de prendre le temps de discuter !", espère le sénateur socialiste David Assouline
"On ne va pas reprocher à un parlementaire de prendre le temps de discuter, d'autant que le temps est contraint", a déclaré samedi 4 mars sur franceinfo David Assouline, sénateur PS de Paris. Dans l'examen de la réforme des retraites au Sénat, les Républicains accusent les socialistes de faire "de l'obstruction, cordiale, mais de l'obstruction", alors que la gauche a multiplié les prises de parole.
franceinfo : Que répondez-vous aux Républicains ?
Davids Assouline : C'est assez classique. Nous défendons les droits du Parlement et notre rôle de parlementaire. Les sénateurs LR ont décidé de faire les supplétifs du gouvernement et ne parlent pas, alors qu'ils ont été très actifs dans les négociations avec le gouvernement. Cette réforme unit la droite. On ne va pas reprocher à un parlementaire, sur une réforme aussi importante, qui concerne des millions de Français, de prendre le temps de discuter, d'autant que le temps est contraint ! On aurait aimé avoir le temps de discuter sérieusement or c'est une simple loi financière pour venir essayer de faire des économies sans faire participer ceux qui à la faveur de la crise ont multiplié leurs bénéfices par milliards.
Est-ce que déposer des milliers d'amendements permet de faire avancer les discussions sérieusement ?
Oui, bien entendu. Si c'est fait de façon argumentée, sérieuse, cela permet à chaque parlementaire d'exprimer son point de vue, de développer un argument différent de celui d'un autre. C'est traditionnel. Ce n'est pas parce que nous sommes des sénateurs que nous ne sommes pas combatifs. La gauche combat cette réforme et veut tout faire pour convaincre les autres parlementaires et aussi le pays que cette réforme n'est pas bonne pour le pays.
L'article sur les régimes spéciaux est en débat aujourd'hui au Sénat. Des actions syndicales ont déjà lieu pour s'y opposer. Est-ce que c'est un problème pour le débat parlementaire ?
L'action syndicale a son autonomie et il faut que chacun respecte l'action de l'autre. Nous sommes parlementaires, on agit avec nos prérogatives pour essayer de faire bouger, de convaincre, et il y a le mouvement syndical. Cela ne biaise pas. C'est normal, il n'a pas à tenir compte de ce qui se passe au Parlement. Il déploie ses revendications, il a demandé à négocier et il n'y a eu aucune négociation sérieuse. Les centrales syndicales sont tout à fait responsables, tout le monde le voit.
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