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Présidentielle 2022 : que proposent les douze candidats pour réformer le système de retraites ?

Entré en campagne début mars, Emmanuel Macron a proposé, jeudi, de repousser l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans s'il est réélu. Franceinfo résume ce que dit chacun des candidats sur ce sujet.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Franceinfo détaille ce que proposent les 12 candidats à la présidentielle sur la réforme des retraites. (PIERRE-ALBERT JOSSERAND / FRANCEINFO)

Une proposition largement commentée. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a confirmé, jeudi 10 mars, qu'Emmanuel Macron proposerait, s'il était réélu, de repousser progressivement l'âge de départ à la retraite à 65 ans. Une réforme dénoncée comme "injuste" par ses adversaires, notamment de gauche. Voici ce que proposent les 12 candidats à la présidentielle sur ce sujet.

Ceux qui sont pour repousser l'âge légal de départ 

Emmanuel Macron. Exit l'âge pivot, oublié le système universel par points pour tous proposé en 2017 : le président-candidat revient à une réforme plus classique en suggérant un report progressif de l'âge légal de départ à la retraite, pour aboutir à 65 ans en 2032. Le relèvement se ferait à raison de quatre mois par génération, à partir de 2023 pour la génération née en 1963. La première génération qui partirait à 65 ans serait donc celle née en 1969.

Un âge de départ anticipé serait défini pour les personnes ne pouvant pas travailler plus longtemps (carrière pénible, carrière longue, invalidité...). En outre, Emmanuel Macron est favorable à un minimum de retraite à 1 100 euros mensuels pour les carrières complètes, et à la suppression des principaux régimes spéciaux pour les nouveaux entrants.

Valérie Pécresse. La candidate des Républicains compte elle aussi repousser à 65 ans l'âge de départ à l'horizon 2030, sauf "pour les Français usés par leur travail". "Pour sauver le pouvoir d'achat des retraités, il faut faire la réforme des retraites ; on va vivre plus longtemps, il faudra travailler plus longtemps", disait-elle en janvier sur RTL. La prétendante LR veut dans le même temps garantir, pour ceux qui ont travaillé toute leur vie, une pension mensuelle "d'au moins un smic net".

Eric Zemmour. Le candidat d'extrême droite prône, lui, un report de l'âge de départ à 64 ans, ce qui permettra 20 milliards d'euros d'économies, a-t-il assuré sur BFMTV. Là aussi, il promet que l'âge sera "modulé" pour ceux ayant commencé "à travailler tôt et ceux qui ont des métiers difficiles".

Ceux qui sont pour le maintien de l'âge légal de départ à 62 ans

Anne Hidalgo. La candidate socialiste veut garantir le maintien de l'âge légal actuel (document PDF). Elle souhaite également revaloriser les petites pensions en portant les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros mensuels et du minimum contributif à 1 200 euros pour ceux qui ont une carrière complète. Anne Hidalgo veut par ailleurs rétablir, en plus des six existants, les quatre critères de pénibilité supprimés par le président sortant, qui permettent aux salariés occupant des postes pénibles de partir plus tôt à la retraite.

Yannick Jadot. Le candidat EELV ne souhaite en "aucun cas" (document PDF) revenir sur l'âge légal de départ à la retraite. Il veut "permettre au contraire à toutes celles et ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite, par le rétablissement et le renforcement du compte pénibilité". Et il assure que plus "aucune personne âgée ne vivra sous le seuil de pauvreté".

Nicolas Dupont-Aignan. Le candidat de Debout la France souhaite maintenir l'âge de départ légal actuel à 62 ans, tout en envisageant de réduire à 40 le nombre d'annuités nécessaires pour un départ à taux plein (contre 41,6 à 43 dans le système actuel) "pour ceux qui ont commencé plus tôt", dit-il dans Le Dauphiné. Il veut également réindexer les pensions de retraite sur l'inflation

Jean Lassalle. Le candidat de Résistons ! souhaite lui aussi maintenir l'âge actuel de départ à la retraite, "en fonction des annuités de cotisation". Il souhaite également que les étudiants "en formation longue" puissent recevoir une "dotation" leur permettant de cotiser au système de retraite afin de ne pas partir en retraite plus tard que ceux ayant commencé à travailler plus tôt.

Ceux qui sont pour la retraite à 60 ans

Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national préconise désormais un système progressif de départ : la retraite à 60 ans avec 40 annuités ne serait plus réservée qu'aux Français entrés dans la vie active avant l'âge de 20 ans. Ceux ayant démarré entre l'âge de 20 et 24,5 ans pourraient partir entre "60, 75 et 62 ans". Enfin, pour ceux entrés dans la vie active à partir de 25 ans, "les conditions de cotisations et d'âge seront inchangées par rapport à aujourd'hui".

Elle assure également qu'elle "refusera tout allongement de l'âge de départ", et promet de "réindexer les retraites sur l'inflation" ainsi que de "revaloriser le minimum vieillesse à 1 000euros par mois" et "d'augmenter les petites retraites".

Jean-Luc Mélenchon. De son côté, le candidat de La France insoumise prévoit de restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour 40 annuités de cotisations, et de porter a minima au niveau du smic – revalorisé – toutes les pensions pour une carrière complète. Le minimum vieillesse serait également porté au niveau du seuil de pauvreté. Jean-Luc Mélenchon souhaite aussi prendre en compte le RSA pour valider des trimestres de cotisation, et indexer le montant des retraites sur les salaires.

Fabien Roussel. Le candidat communiste promet aussi que "le départ à 60 ans avec une pension à taux plein sera garanti pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail (chômage, formation, études, congé parental, maladie, invalidité)". Il prévoit également que "la pension atteindra 75% du revenu net d'activité, dans le privé comme dans le public".

Philippe Poutou. Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste propose la retraite à 60 ans pour tous avec un temps de cotisation de 37 annuités. Par ailleurs, l'âge légal de départ serait fixé à 55 ans pour "les travaux pénibles" (contre 60 ans aujourd'hui, sous certaines conditions). 

Nathalie Arthaud. La candidate d'extrême gauche souhaite avancer l'âge légal de départ à 60 ans. Elle veut également faire passer le minimum retraite à 2 000 euros net par mois, ce qui correspondrait au niveau du smic revalorisé, a-t-elle expliqué sur franceinfo.

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