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Vidéo Grève contre la réforme des retraites : "Pas de trêve pour Noël", prévient la CGT cheminots

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Article rédigé par franceinfo
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"Quelques semaines de galère plutôt qu'une vie de misère, c'est ce qu'on défend", a affirmé sur franceinfo Laurent Brun, de la CGT cheminots.

"Pas de trêve pour Noël, sauf si le gouvernement revient à la raison avant ça", prévient jeudi 12 décembre sur franceinfo, Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots. "La grève continue parce que le gouvernement est droit dans ses bottes." Le Premier ministre Édouard Philippe a détaillé mercredi son projet de réforme des retraites, qui n'a pas convaincu les syndicats. Ils appellent à de nouvelles journées de mobilisation.

>> Grève du 12 décembre : suivez la situation en direct

franceinfo : Vous estimez que rien ne va dans cette réforme ?

Laurent Brun : Absolument rien, puisque c'est une réforme systémique qui change le principe. On passe au système par points et nous sommes opposés au système par points, pour au moins deux raisons. Première raison : c'est un calcul sur l'ensemble de la carrière qui va faire perdre à tout le monde beaucoup de [la valeur de sa] retraite. Deuxième sujet : nous n'avons pas de certitude sur la valeur du point, donc personne ne pourra savoir avec quel niveau de retraite il part. C'est un marchepied pour l'épargne individuelle et pour le système par capitalisation.

Vous trouvez que cela manque de chiffres et de précision ?

Je pense que le gouvernement ne peut pas donner de chiffres et de précisions puisque dès lors qu'il le fera, on verra que sa réforme péjore énormément les salariés. Donc c'est pour cela qu'on nous annonce que le simulateur officiel pourrait arriver plus de six mois après le vote de la loi.

Pour vous, la grève est la seule solution ?

La grève continue jusqu'à ce qu'on nous garantisse que le système actuel est maintenu, le système pour tous les salariés et qu'on entame des négociations pour l'amélioration de ce système. La grève continue et nous sommes au regret, parce qu'on n'était pas partis comme ça, de constater que le gouvernement est droit dans ses bottes et que donc elle va durer longtemps. Pas de trêve pour Noël, sauf si le gouvernement revient à la raison, avant ça. Le dialogue est au point mort tant qu'on maintient une réforme dont personne ne veut.

Que dites-vous aux personnes dans les bouchons ou qui attendent un train et qui se demandent combien de temps ce mouvement va durer ?

Je pense qu'il faut penser justement à tous ces futurs retraités, qui vont être encore plus dans la misère qu'aujourd'hui, futurs retraités que nous sommes tous. Donc oui, quelques jours, quelques semaines de galère plutôt qu'une vie de misère, c'est exactement ce qu'on met en œuvre, ce qu'on défend.

Les cheminots s'inquiètent aussi du mouvement qui dure parce que, je le redis, on perd entre 60 et 110 euros par jour de grève. On en est au septième jour. Le poids sur les familles de cheminots, il est extrêmement important. Donc nous aussi, nous souhaitons que ce conflit dure le moins longtemps possible. Mais encore une fois, c'est le gouvernement qui le provoque. C'est le gouvernement qui le maintient, voire même qui rajoute encore des attaques supplémentaires. Donc c'est le gouvernement qui est responsable aujourd'hui et qui doit être attaqué par tout le monde. Il faut que tous les salariés se mobilisent de manière à ce que l'on puisse mettre fin à ce conflit en ayant un recul de ce gouvernement.

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