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Vidéo Réforme des retraites : "On n'a pas le temps de la faire" avant 2022, estime Laurent Berger

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Article rédigé par franceinfo
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Le numéro 1 de la CFDT estime qu'il est désormais trop tard pour relancer la réforme des retraites avant la présidentielle, pointant un risque de "conflictualité" à son propos.

La réforme des retraites, "il faut en faire un débat démocratique au moment de la présidentielle", a déclaré Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, jeudi 27 mai sur franceinfo. "On n'a pas le temps de faire" une réforme qualitative avant 2022, estime-t-il, indiquant que son syndicat s'opposera à une réforme "paramétrique".

Interrogé sur les propos du ministre de l'Économie selon lequel il faudra bien relancer la réforme des retraites "le moment venu", Laurent Berger répond que le moment venu "n'est pas avant 2022, d'autant que ce sujet-là est un sujet extrêmement conflictuel : est-ce qu'on a envie d'avoir une période de conflictualité dans ce moment de reprise et dans cette fin de quinquennat ? Est-ce qu'on a envie que les commerçants, par exemple, soient empêchés ?"

"D'ici la fin du quinquennat, il n'est pas possible de faire une réforme qualitative, parce qu'on joue sur trop de leviers et trop de curseurs."

Laurent Berger

à franceinfo

Si le gouvernement se lance maintenant dans une réforme, "il s'y lancera simplement sur des mesures paramétriques d'allongement de la durée du travail. Et ça, ce n'est pas la réforme que nous voulons. Nous nous y opposerons, soyons clair", insiste le secrétaire général de la CFDT. En revanche, il "croit encore qu'un système des retraites plus juste est possible", notamment pour les travailleurs de deuxième ligne, "qui bénéficieraient d'un système universel des retraites, qui auraient une meilleure pension que les pensions très faibles qu'ils ont aujourd'hui", assure Laurent Berger.

Une réforme de l'assurance chômage "très dure"

Interrogé sur le recours lancé par plusieurs syndicats contre la réforme de l'assurance chômage qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, Laurent Berger "a un espoir" de faire suspendre la réforme, car "il y a des failles juridiques". La réponse du Conseil d'État à ce sujet est attendue en juin, précise-t-il.

Laurent Berger concède qu'avec les ajustements récents, "la réforme de 2021 est moins dure que la réforme de 2019", mais cela reste une réforme "très dure pour les demandeurs d'emploi". Il se demande "en quoi baisser l'indemnisation des demandeurs d'emploi les plus précaires, qui alternent les contrats courts et des périodes de chômage, c'est lutter contre la précarité", soulignant une "incompréhension" avec le gouvernement.

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