: Vidéos Réforme des retraites : retrouvez les réponses d'Elisabeth Borne aux questions des Français lors du JT de France 2

Elisabeth Borne a assuré le service après-vente. La Première ministre, après avoir présenté durant plus d'une heure trente le projet de réforme des retraites du gouvernement, était l'invitée du journal de 20 heures de France 2, mardi 10 janvier. Elle a rappelé que le projet avait pour objectif de "garantir l'avenir de nos retraites" et pour ne pas creuser les déficits. Elle a également tenu à rassurer ceux qui ont commencé à travailler tôt ou qui ont exercé des métiers difficiles en leur disant qu'ils "pourront partir plus tôt". Elle a aussi répondu aux questions des internautes de franceinfo.

>> Retraites : suivez les réactions à la présentation de la réforme dans notre direct

Pourquoi la retraite est calculée sur les 25 meilleures années pour le privé et les six derniers mois pour le public ?

Cette décision peut paraître "injuste", a admis Elisabeth Borne. "Mais en réalité, quand on regarde finalement ce qu'est le taux de remplacement, c'est-à-dire le rapport entre le dernier salaire et la pension, on arrive au même niveau entre la fonction publique et le privé", a précisé la locataire de Matignon.

Qu'en est-il des années de cotisations retraite pour chaque enfant pour les femmes ?

Elisabeth Borne a annoncé le maintien des huit trimestres supplémentaires accordés pour la naissance ou l'adoption d'un enfant. Pour ceux nés après 2010, ces trimestres peuvent être répartis entre les parents. "On ne change pas", assure la Première ministre. Elle ajoute que les trimestres validés lors d'un congé parental seront désormais pris en compte pour partir avec le dispositif carrières longues.

Pourquoi vous n'avez pas laissé tranquilles les personnes dont le départ à la retraite était programmé à moins de 5 ans (1961-1965), après avoir cotisé près de 40 ans ?

Elisabeth Borne a justifié sa réforme en assurant que la France avait "vraiment besoin de trouver un équilibre pour [son] système de retraite, pas dans 5 ans ou dans dix ans, mais maintenant". Les premiers concernés par la nouvelle réforme seront ceux nés à partir du 1er septembre 1961. Ils devront travailler trois mois supplémentaires. L'âge légal de départ va ainsi progressivement augmenter, à raison d'un trimestre par année de naissance, jusqu'à atteindre 64 ans à partir de la génération 1968. La durée de cotisation sera quant à elle progressivement allongée jusqu'à 43 annuités en 2027, c'est-à-dire à partir de la génération 1965.

Certains fonctionnaires partent à la retraite beaucoup plus tôt, vont-ils travailler deux ans de plus comme tout le monde ?

"Les âges de départ pour les catégories 'actives', notamment ceux qui ont des métiers dangereux, comme les policiers, sont calculés en référence à l'âge de départ de tout le monde", a expliqué Elisabeth Borne. "Cet âge de départ anticipé est rendu possible quand vous avez passé une certaine durée dans ces métiers et cette durée ne changera pas", a-t-elle ajouté. 

Va-t-il y avoir un décalage pour les salariés des régimes spéciaux ?

"Les salariés des régimes spéciaux, pour les nouveaux embauchés, seront directement affiliés au régime général", a déclaré Elisabeth Borne. Pour les autres, "des négociations doivent se mener dans les branches, dans les entreprises, a-t-elle prévenu, pour trouver la manière de converger avec les autres travailleurs, les autres salariés, les fonctionnaires, ils auront à appliquer les mêmes règles".

>> Que prévoit le gouvernement pour les régimes spéciaux ?

Que prévoyez-vous pour baisser le taux des chômeurs âgés entre 60 et 64 ans et qui ne retrouvent pas de travail du fait de leur âge ?

Elisabeth Borne a souligné que le taux de chômage des séniors était plus bas que celui de l'ensemble de la population, mais elle a reconnu qu'il était difficile pour cette classe d'âge de retrouver un emploi. "C'est un enjeu de discrimination à l'embauche contre lequel on doit se battre", a-t-elle affirmé. "Je pense que c'est un vrai sujet de société, pour nous, de reconnaître la place des séniors dans les entreprises", a ajouté la Première ministre.

Pourquoi ne pas demander à ceux qui sont déjà à la retraite de contribuer à l'effort ?

"Vous savez, une des premières angoisses des Français, c'est le pouvoir d'achat. Je pense que dans le contexte, qui inquiète tout le monde, ça n'est vraiment pas une bonne idée d'imaginer baisser le pouvoir d'achat des retraités", a estimé la Première ministre. "C'est le principe même d'un régime de retraites par répartition, les actifs financent les pensions des retraités", a-t-elle rappelé.