Bilan mitigé des soldes d'été : "Les gens préféraient regarder le foot à la télé plutôt qu'aller dans les boutiques"
Dernier jour des soldes mardi. Didier Kling, président de la CCI Paris-Ile-de-France, rappelle sur franceinfo que les soldes sont le seul moment où les commerçants sont autorisés à vendre "en-dessous du prix", à la différence des ventes privées et autres promotions.
Mardi 7 août marque le dernier jour des soldes d'été. Après six semaines, le bilan est assez mitigé. Didier Kling, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de la région Paris-Ile-de-France, explique sur franceinfo que "plus de la moitié des commerçants disent aujourd'hui qu'ils ont fait un chiffre d'affaires inférieur à celui de l'année dernière à la même époque". Cela peut s'expliquer, selon lui, par "des causes conjoncturelles très précises comme la chaleur et la Coupe du monde de football". Si Didier Kling assure que "83% des commerçants sont attachés aux soldes", il insiste sur la nécessité d'en rénover la formule, notamment "parce que les soldes sont aujourd'hui conçus d'une manière qui ne correspond plus au public".
franceinfo: Vous confirmez que le bilan des soldes de cet été n'est pas bon ?
Didier Kling : Oui, effectivement. On fait toujours à cette période des soldes, juste avant la fin, une enquête auprès de 300 commerçants et près de 100 entretiens. Le résultat confirme tout à fait ce bilan : plus de la moitié des commerçants disent aujourd'hui qu'ils ont fait un chiffre d'affaires inférieur à celui de l'année dernière à la même époque. Comme toujours, il y a des raisons de fond et il y a des causes conjoncturelles très précises comme la chaleur et la Coupe du monde de football. 13% des commerçants disent que les gens préféraient regarder le foot à la télé plutôt qu'aller dans les boutiques. 83% des commerçants sont attachés aux soldes, mais sur le fond, la formule doit être rénovée, parce que les soldes sont aujourd'hui conçus d'une manière qui ne correspond plus au public. Et puis il y a la concurrence d'Internet qui est de plus en vive et qui met en péril le commerce habituel et notamment de centres-villes.
Avec les ventes privées et les promotions toute l'année sur Internet, est ce que les soldes ont encore un sens ?
On confond souvent les soldes, les ventes privées et toutes ces opérations de promotion. Ce n'est pas exactement la même chose, il y a une différence majeure. Les soldes, c'est la seule période de l'année où le commerçant peut vendre à perte. Tout le reste, ce sont des opérations de promotion qui sont intéressantes mais ça ne correspond pas aux mêmes prix, parce que les soldes, c'est le seul moment où il est possible de vendre en-dessous du prix donc avec des conditions exceptionnelles pour le consommateur. Cela étant, c'est vrai que le client s'y perd un peu entre toutes ces opérations. Ce qu'on observe de manière générale, c'est que les commerçants disent "il faut garder les soldes, mais il faut qu'elles soient brèves parce que ce qui remporte le plus de succès aujourd'hui ce sont les opérations comme le Black Friday". Ce sont des opérations très brèves durant lesquelles le consommateur sait qu'il peut y aller, il trouvera ce qu'il veut. Avec six semaines pour les soldes, la plupart des commerçants nous disent qu'au bout de trois semaines, il n'y a plus rien d'intéressant en boutique.
Dans la nouvelle formule que vous appelez de vos voeux, le gouvernement veut réduire les soldes de six à quatre semaines à partir probablement des prochains soldes d'hiver pour rendre les promotions plus "urgentes" et donc plus attractives pour les consommateurs. Est-ce une bonne idée ?
Oui, c'est une excellente idée, même si trois semaines ce serait encore mieux. Il faudra également veiller à ce que dans chaque zone économique, on trouve la bonne période. Ce n'est pas nécessairement la même période si vous êtes à la campagne, à la montagne et en ville ou en zone rurale. Il n'est pas nécessaire que ce soit la même date partout dans l'Hexagone, c'est la raison pour laquelle c'est la loi qui définit les conditions qui permettent d'engager le processus des soldes, et ensuite c'est le ressort de l'administration représentée par le préfet qui donne la date précise qui sera retenue. Il est important que les commerçants soient associés à la définition de la date.
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