Budget 2022 : pour le syndicat enseignant SE-Unsa, "il faut agir sur cinq ans", pas avec des "augmentations au compte-gouttes"
Le syndicat demande de meilleurs salaires dans l'Éducation nationale, malgré une rallonge prévue dans le projet de loi de finances 2022.
Les salaires dans l'Éducation nationale "ont pris du retard par rapport aux autres pays de l'Union européenne", a déclaré Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat enseignant SE-Unsa, ce lundi sur franceinfo. L'Assemblée nationale a entamé lundi 11 octobre l’examen du projet de loi de finances 2022, qui prévoit notamment une rallonge de 1,7 milliard d'euros pour l’Éducation nationale. L'objectif est d'augmenter de manière significative les salaires. Pour le syndicat, "il faut agir sur cinq ans", et non pas avec des "augmentations au compte-gouttes".
franceinfo : 700 millions d'euros de revalorisation salariale pour l'ensemble du personnel, y compris pour les directeurs et tout le personnel. Ils étaient un peu les oubliés des récentes réformes ?
Stéphane Crochet : L'ensemble du ministère est très largement oublié, et certains salaires ont pris du retard par rapport aux autres pays de l'Union européenne. Concernant la hausse des salaires pour les enseignants, elle commence à se faire ressentir pour ceux qui sont concernés. Ces aides pour les enseignants ont été concentrées sur les "débuts de carrière" avec une hausse de 100 euros par mois. Mais là où il faut agir, ce n'est pas sur un an, avec des augmentations au compte-gouttes, mais sur cinq ans. Et à ce stade, il n'y a pas de loi prévue pour une augmentation plus générale sur cinq ans, et on risque de finir le quinquennat d'Emmanuel Macron sans hausse significative.
Ces revalorisations vont-elles aider, malgré tout ?
Évidemment, chaque euro en plus, c'est positif. Mais ça reste des revalorisations assez maigres pour des salaires qui sont gelés depuis de très nombreuses années. Donc le pouvoir d'achat recule pour l'ensemble des enseignants et les "débuts de carrière" qui étaient faibles, se retrouvent aujourd'hui en grande difficulté.
On voit que dans ce budget le gouvernement veut donner la priorité aux primaires, avec du dédoublement des classes. Y croyez-vous ?
C'est probable, mais on ne pourra faire le point qu'à la rentrée prochaine. Dans le même temps, il y a beaucoup d'autres priorités comme celle de la scolarisation de tous les élèves, y compris ceux en situation de handicap. Et donc cette démultiplication des priorités se fait ressentir sur les épaules du système éducatif. Car nous manquons cruellement d'AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap). Nous pensons aussi que nous manquons d'enseignants spécialisés pour accompagner et faire de la prévention dès le plus jeune âge.
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