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5G : "On ne va pas forcer les Français à accepter quelque chose dont ils ne veulent pas", assure le PDG d’Orange

Répondant aux critiques, Stéphane Richard assure que l'exposition aux ondes n'est pas différente avec la 5G et qu'elle permet un gain d'énergie par rapport à la 4G.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Stéphane Richard, le PDG d’Orange. (LP/ JEAN NICHOLAS GUILLO / MAXPPP)

"On ne va pas forcer les Français, et les maires en particulier, à accepter quelque chose dont ils ne veulent pas", a assuré Stéphane Richard, le PDG d’Orange, jeudi 2 juillet sur franceinfo, à propos du déploiement de la 5G en France qui suscite l’hostilité dans une partie de l’opinion. Mais "il n'y a aucune raison de penser que la 5G, du point de vue de l'exposition aux ondes électromagnétiques, est différente de la 4G", a-t-il souligné. Répondant aux critiques des écologistes, Stéphane Richard a affirmé que "la 5G, par rapport au dérèglement climatique, est beaucoup plus une solution qu'un problème".

Interrogé sur les conséquences économiques de la crise du coronavirus et les suppressions d'emplois de certaines entreprises, le PDG d’Orange a annoncé l’embauche de 2 000 apprentis à la rentrée.

Entendez-vous les inquiétudes des maires et de la Convention citoyenne pour le climat qui demandent un moratoire ?

Bien sûr, je les entends. Je ne les entends pas qu'en France d'ailleurs, parce que c'est une petite musique européenne. Aux États-Unis, on a déjà démarré depuis un moment le déploiement de la 5G, en Asie aussi. Mais c'est vrai qu'en Europe, il y a des questions. Il y a peut-être des peurs. Il y a beaucoup de fake news aussi, ce qui me gêne personnellement. On voit bien que ce débat est mal engagé parce qu'il est engagé sur des théories complotistes. Et nous, ce qu'on souhaiterait, c'est bien sûr entendre ces questionnements, mais en même temps, essayer de poser un débat objectif basé sur des faits, de façon à prendre des décisions responsables.

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a été chargée d'enquêter sur les effets de la 5G sur la santé. Elle ne rendra ses conclusions qu'en début d'année prochaine. Faut-il, en attendant, appliquer le principe de précaution ?

Le calendrier qui est devant nous, c'est d'abord l'attribution de fréquences avec des enchères qui sont prévues fin septembre. Nous, nous considérons qu'il faut faire ces enchères parce que les fréquences c’est la matière première de l'industrie. De toute façon, on en aura besoin. Mais le déploiement physique de la 5G, dans les faits, ne va pas commencer avant la toute fin de l'année ou le début de l'année 2021. S'il fallait absolument prendre quelques semaines de plus pour qu'on on dispose de ce travail de l’Anses avant de démarrer le déploiement physique, peut-être faudrait-il l'envisager. Moi, je ne suis pas braqué là-dessus.

Je crois que ce n'est pas une bonne chose de parler de moratoire. Pourquoi ? Parce que le monde bouge autour de nous. La 5G, c'est d'abord un besoin capacitaire parce que les réseaux mobiles sont très fortement sollicités. 

Stéphane Richard, le PDG d’Orange

à franceinfo

On a 40% d'augmentation d'usage chaque année. Il faut qu'on ait des réseaux qui permettent de les écouler et on a besoin de la 5G d'abord pour cette raison. Et puis, c’est peut-être le plus important, la 5G, par rapport au défi climatique, par rapport au dérèglement climatique, c'est beaucoup plus une solution qu'un problème.

Pourtant, mercredi sur France Inter, le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, affirmé que la 5G serait particulièrement gourmande en énergie…

Je suis totalement en désaccord avec cela. Si vous considérez l'empreinte énergétique de la 5G par rapport au volume des données qui sont transportées sur le réseau, comparé à la 4G, c'est un gain d'efficacité d'un facteur de 10. La 5G est 10 fois plus efficace énergétiquement que la 4G. Pourquoi ? Parce qu'elle transporte beaucoup plus de contenus avec des installations radio qui sont à peu près comparables à la 4G. Si vous rapportez la consommation d'énergie de la 5G aux gigaoctets transportés, vous avez effectivement un gain d'efficacité d'à peu près un facteur de 10.

Si le maire d'une commune s’oppose à l'installation des antennes, irez-vous les planter de force ?

Certainement pas. Ce ne sont pas les valeurs d’Orange. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne va pas forcer les Français, et les maires en particulier, à accepter quelque chose dont ils ne veulent pas. Moi, ce que je souhaite, c'est qu’on prenne, une fois de plus, le temps de l'explication, de la transparence. Il faut qu'on ait ce débat. Il n'y a aucune raison de penser que la 5G, du point de vue de l'exposition aux ondes électromagnétiques, est différente de la 4G. D'ailleurs, je me permets de dire ici qu'il y a 14 autorités sanitaires dans le monde qui ont déjà fait le travail qu'on attend de l’Anses et qui ont évidemment conclu qu'il n'y avait absolument aucune différence entre la 5G et les normes précédentes.

Airbus, Air France, Renault... Beaucoup d'entreprises annoncent en ce moment qu’elles taillent dans leurs effectifs. Ce sera le cas chez vous aussi ?

Non, nous allons recruter 2 000 apprentis au mois de septembre, qui sont dans l'entreprise aujourd'hui. On va leur donner un CDI. On va également ouvrir notre centre de formation des apprentis, donc on n’est pas du tout dans cette logique-là. 

Nous sommes aussi dans un secteur qui a plutôt montré sa solidité et son utilité dans la crise.

Stéphane Richard

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