Paris 2024 : la fréquentation des hôtels en baisse cet été malgré les Jeux olympiques et paralympiques, selon l'Insee

En Île-de-France plus particulièrement, il n'y a pas eu "d'effet positif des Jeux olympiques et paralympiques de Paris", note l'Insee. Le nombre de nuitées a baissé encore plus qu'ailleurs en France. L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie espère quand même un "effet post-JO très intéressant".
Article rédigé par franceinfo
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Les anneaux olympiques, place de la Bastille, le 22 juillet 2024 à Paris. (J-F ROLLINGER / ONLY FRANCE)

Malgré les Jeux olympiques et paralympiques, la fréquentation des hôtels a baissé en France cet été, entre mai et août 2024, d'après une note publiée par l'Insee. 89 millions de nuitées ont été réservées dans les hôtels sur cette période, soit 2,2 millions de nuitées en moins par rapport à l'année 2023. Si "la saison d'été 2024 reste sur un niveau de fréquentation très élevée", à savoir "supérieure à celle de 2019", la tendance à la baisse marquée depuis 2022 se poursuit.

Ce recul de la fréquentation des hôtels s'observe dans de nombreuses régions, à commencer par l'Île-de-France. L'institut regrette l'absence "d'effet positif des Jeux olympiques et paralympiques de Paris". Dans une note publiée fin septembre, la mairie de Paris salue une hausse du nombre de touristes dans la région francilienne durant la quinzaine olympique, avec un taux d'occupation à "84%, en hausse de 10% par rapport à l'an dernier".

Les monuments, les taxis, la restauration durement touchés

Mais cette embellie, constatée en août, n'a pas permis aux hôteliers de rattraper le retard enregistré aux mois de juin et juillet. Interrogé par franceinfo, Franck Delvau, président de l’Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) Paris Île-de-France, explique que l'hôtellerie n'est pas le seul secteur touché. Les touristes ont également déserté les grands monuments comme "la Tour Eiffel, le musée d'Orsay, le Louvre et le château de Versailles [qui] ont fait environ entre -35 et -40 % de fréquentation durant l'été". "Les taxis ont fait -40 % de courses durant l'été", ajoute-t-il. Franck Delvau évoque également le secteur de la restauration durement touché, "car beaucoup d'entreprises ont arrêté le présentiel dès le début du mois de juillet et n'ont repris qu'après les Jeux paralympiques".

Le patron de l'Umih Paris Île-de-France se montre tout de même optimiste et espère un "effet post-JO très intéressant" dès les prochains mois, du fait notamment de la fin des travaux de Notre-Dame ou de la "reprise des compétitions sportives". Il s'attend également à une reprise "du tourisme d'affaires avec les congrès comme le Salon de la voiture et le Salon international de l'Agriculture". Franck Delvau estime que les "belles images de la ville de Paris véhiculées lors des Jeux" vont pousser les touristes "à venir", comme ce fut le cas à Londres après les Jeux de 2012. "Le dernier trimestre devrait être très bon sur Paris", avance-t-il.

Les campings plébiscités

Sauf que d'autres régions ont connu une saison touristique morose cet été. Les touristes ont ainsi été moins nombreux que d'habitude sur le littoral : l'Insee a relevé 101,1 millions de nuitées dans tous les hébergements collectifs de tourisme confondus cette année, en baisse de 0,8% par rapport à 2023. Cela s'explique en partie par la météo capricieuse de cet été, puisque "seule la façade méditerranéenne, favorisée sans doute par une météo plus favorable qu'ailleurs cet été, voit sa fréquentation légèrement augmenter en 2024". L'Insee note par ailleurs que la montagne a bénéficié d'une fréquentation légèrement en hausse par rapport à l'an dernier.

Les campings, au contraire, sont les seuls hébergements collectifs de tourisme à enregistrer une hausse de leur clientèle cet été en France, dans un contexte de baisse du pouvoir d'achat. Près de 120 millions de nuitées ont été réservées entre mai et août 2024. Les étrangers, en particulier, optent pour le camping.


Méthodologie
Pour établir son étude, l'Insee s'est basée sur une période couvrant toute la période estivale, de mai à août 2024, tout en précisant que les données de juillet et août sont encore provisoires.

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