Chantiers navals STX : l'État français a encore "le droit de préemption"
Johan Jardin, élu CFDT aux chantiers navals STX de Saint-Nazaire, était l'invité de franceinfo jeudi. Il est revenu sur la reprise du site par le constructeur italien Fincantieri.
Le gouvernement a renoncé à nationaliser temporairement les chantiers navals STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et rejette son droit de préemption pour laisser la société sous le contrôle italien du repreneur Fincantieri.
Sur franceinfo, jeudi 6 avril, Johan Jardin, élu CFDT chez STX s'est dit satisfait des "garanties" de la part du groupe de Trieste. Mais, il rappelle que, "tout est encore ouvert" puisque l'État a encore "le droit de préemption" sur l'entreprise.
franceinfo : Êtes-vous convaincu par les garanties apportées par le premier constructeur européen de navires de croisière ?
Johan Jardin : On n'a pas encore rencontré le repreneur, mais il a pris des garanties sur le maintien des commandes à Saint-Nazaire, la protection des brevets français, le maintien des emplois et des compétences. C'était une partie de ce que l'on demandait. Cela nous rassure, et a soulagé nos craintes dans un premier temps. Mais, la vente n'a pas encore abouti. On veut comprendre la vision stratégique de Fincantieri pour voir si elle est cohérente avec ce qu'il dit et ce qu'il fait. On voudrait être sûr notamment qu'il n'y ait pas de délocalisation vers les chantiers chinois.
Ce repreneur italien est-il une des solutions les plus satisfaisantes pour STX ?
On a un industriel derrière nous. C'est intéressant. Après, on connaît les Italiens. Ils veulent développer les compétences des chinois à fabriquer des paquebots. À terme, les pays asiatiques sont partants pour fabriquer des bateaux. Mais quel est l'intérêt pour nous, de leur donner un coup de main pour qu'ils apprennent ce savoir-faire ?
Regrettez-vous la nationalisation temporaire du gouvernement ?
Oui et non. Mais tout est encore ouvert. La nationalisation temporaire peut encore être prise, et peut être une option possible pour demain. On pourra retourner voir Bercy pour que l'État utilise son droit de préemption. L'État a deux mois pour utiliser ce droit après la date de la signature de l'accord de vente. Fincantieri nous apporte des garanties. On attend de le rencontrer pour en savoir un peu plus et on verra si on demande à ce moment-là à l'État de nationaliser temporairement STX.
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