Charleville-Mézières : blessé lors de la manifestation de samedi, un "gilet jaune" perd l'usage de son œil droit
L'homme avait été touché par un projectile lors de la journée de mobilisation des "gilets jaunes" samedi 23 mars. Il accuse les forces de l'ordre de l'avoir touché avec un flash-ball ou une grenade de désencerclement.
Olivier Fostier a été touché par un projectile lors d'une manifestation des "gilets jaunes" à Charleville-Mézières, samedi 23 mars. Après cinq jours d'hospitalisation, le verdict est tombé : son œil droit ne recouvrera pas la vision, rapporte France Bleu Champagne-Ardenne vendredi.
Olivier Fostier compte porter plainte. Responsable départemental du parti Les Patriotes dans les Ardennes, cet homme de 49 ans assure avoir toujours défilé pacifiquement. Il en est sûr, sa blessure provient des forces de l'ordre : "Un tir de flash-ball ou une grenade de désencerclement", affirme-t-il.
Plusieurs opérations pour "éviter un affaissement"
Comme c'est régulièrement le cas depuis le 17 novembre dernier, la manifestation des "gilets jaunes" du 23 mars a été le théâtre de dégradations et de confrontations avec les forces de l'ordre. Le préfet des Ardennes a déploré, une nouvelle fois, des jets de projectiles et de pétards.
Olivier Fostier se trouvait rue Forest vers 16h30 alors que les gendarmes et les policiers protégeaient l'avenue Jean-Jaurès qui conduit au commissariat. Olivier Fostier n'a pas vu d'où provenait le tir qui l'a blessé, mais il est certain que les forces de l'ordre en sont les auteurs. "Un habitant à sa fenêtre a pris à partie des manifestants qui, apparemment, l'ont insulté. Peut-être que les policiers cherchaient à disperser ce groupe", témoigne le "gilet jaune" blessé, qui assure avoir toujours défilé pacifiquement, sans se livrer à un quelconque délit.
Les sapeurs-pompiers ont transporté le blessé vers l'hôpital Manchester de Charleville-Mézières. Il a ensuite été évacué vers le CHU de Reims où il est resté hospitalisé cinq jours. Le "gilet jaune" se retrouve mutilé à vie : "L'œil droit est fichu et plusieurs opérations auront lieu pour éviter un affaissement de la face car l'os qui soutient l'orbite est fracturé".
"On a l'impression qu'on laisse couver la cocotte-minute"
La police assure que rien ne permet pour l'instant de déterminer avec certitude ce qui est à l'origine de sa blessure. Depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" dans les Ardennes, la préfecture dénombre 35 blessés dont 23 fonctionnaires des forces de sécurité. Ancien militaire, Olivier Fostier n'en veut pas aux forces de l'ordre.
La police exécute les ordres, ce qui est normal. Leur sécurité était peut-être mise en jeu à un autre endroit du défilé, je ne saurais pas dire.
Olivier Fostierà France Bleu Champagne Ardennes
Responsable départemental du parti Les Patriotes, c'est surtout vers le gouvernement que se dirige la rancœur du "gilet jaune". "Pourquoi attendre encore le 8 avril pour annoncer des mesures qui, peut-être, ne vont pas satisfaire les gens ? On a l'impression qu'on laisse couver la cocotte-minute", a-t-il indiqué.
Mobilisé depuis le 17 novembre, Olivier Fostier ne remettra pas un pied dans une manifestation immédiatement : "J'appelle les gens qui avaient l'esprit de vengeance à se mobiliser massivement, dans une attitude pacifique et respectueuse des choses et des valeurs de nos communes", a-t-il déclaré.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.