"Gilets jaunes" : à quoi va ressembler la mobilisation de samedi (et de dimanche) pour le quatorzième week-end d'action ?
Des manifestations sont prévues à Paris, Bordeaux, Marseille, Strasbourg, Toulouse, Nice ou encore Pontivy.
C'est un test pour le mouvement des "gilets jaunes", que l'on dit en phase d'essoufflement. Des manifestations sont à nouveau prévues dans toute la France, samedi 17 février et dimanche 18 février, pour le quatorzième week-end de mobilisation. Ces nouveaux cortèges vont s'élancer dans un contexte un peu moins favorable que les semaines précédentes, puisque 56% des Français interrogés souhaitent que le mouvement s'arrête, selon un sondage Elabe pour BFMTV. C'est la première fois qu'une majorité l'emporte sur la question.
Plusieurs rassemblements à Paris
• Samedi. Au total, trois manifestations et quatre rassemblements liés au mouvement des "gilets jaunes" ont été déclarés auprès des services de la préfecture de police. "Des rassemblements informels et la constitution de cortèges sauvages ne peuvent être exclus", précisent encore les autorités.
Plusieurs appels à manifester circulent sur les réseaux sociaux. Le premier, baptisé "Acte 14 - La France en paix" sur Facebook, prévoit un rassemblement samedi à 13 heures, mais il ne communique pas le point de rendez-vous. "Combien de morts, de blessés, de mutilés encore devons-nous supporter chacun des deux côtés ? Cessons les hostilités", écrivent les organisateurs, qui invitent les "gilets jaunes" à rester "unis et pacifiques" et à "éviter les groupes violents". Le groupe compte pour l'heure moins d'un millier de participants déclarés. Un autre événement rêve de rassembler "100 000 gaulois réfractaires" au Champ-de-Mars.
Deux autres rassemblements évoquent en revanche une "insurrection" samedi. Le premier – qui compte 900 participants déclarés – prévoit un blocage en fin de matinée sur la place de l'Etoile. "Il est temps de nous faire entendre, FINIT LE PACIFISME !!!", écrivent les organisateurs. Le second – 300 participants déclarés – veut cibler le palais de l'Elysée en fin d'après-midi.
Une nouvelle "nuit jaune" est prévue place de la République, à 17 heures, et sera consacrée au RIC et à l'antisémitisme. Les organisateurs veulent "sensibiliser" sur la question après les "derniers actes de dégradation indignes et contraires à nos valeurs", en référence notamment au tronçonnage de l'arbre planté en hommage à Ilan Halimi et aux tags sur un portrait de Simone Veil. Thierry-Paul Valette, qui mène la liste Rassemblement des gilets jaunes citoyens aux européennes, fera partie des participants.
• Dimanche. Une manifestation et un rassemblement ont également été déclarés pour la journée de dimanche.
La page Facebook La France en colère d'Eric Drouet a relayé la tenue d'un rassemblement à Paris afin de célébrer le "moisiversaire" d'une mobilisation née le 17 novembre dernier. Le rendez-vous est fixé à l'Arc de Triomphe, à 11 heures, où le cortège s'élancera en direction du Champ-de-Mars, en passant par le ministère du Travail, le Medef et le mur de la paix.
Les organisateurs – "gilets jaunes demain" et "gilets jaunes pacifiques décla ta manif" – affirment avoir déclaré cet événement en préfecture et demandent aux participants de rester "pacifiques" afin d'être "plus légitimes aux yeux de tous".
Au-delà de la date-anniversaire, le choix de manifester un dimanche est une idée portée par Benjamin Cauchy, l'un des leaders du mouvement. Ce dernier estime que cette journée "permettra aux familles de descendre avec des poussettes dans la rue", selon des propos rapportés par Le Parisien.
• Des forces de l'ordre en nombre. Au total, 38 détachements d'action rapide sont prévus pour la journée de samedi et 36 pour la journée de dimanche. Le secteur bas des Champs-Elysées-Concorde "fera l'objet d'un paramètre d'exclusion", ce qui signifie que les rassemblements et la circulation y seront interdits. D'importants dispositifs seront également déployés aux abords de l'Assemblée nationale et dans le 7e arrondissement de la capitale, notamment aux abords du Sénat, de l'hôtel de Matignon et de nombreux ministères. Les particuliers ont interdiction de transporter "des artifices de divertissement, des articles pyrotechniques, ou dans des conteneurs individuels, de produits ou liquides inflammables".
De nombreux rassemblements en régions
• En Haute-Garonne, les "gilets jaunes" veulent un "retour aux sources'" avec de nouvelles actions de blocage "sur les points stratégiques de l'économie", le matin. La page Facebook donne rendez-vous aux participants sur dix parkings d'hypermarchés situés dans la périphérie toulousaine. Une manifestation est prévue dans l'après-midi dans la ville rose.
• En Bretagne. Après Brest, Rennes, Morlaix ou encore Lorient la semaine dernière, les "gilets jaunes" ont choisi Pontivy comme nouveau point de rassemblement régional pour ce week-end. Quelque 2 000 manifestants sont attendus samedi, précise France Bleu, ce qui inquiète la mairie et les commerçants.
• De nombreuses villes concernées. Des manifestations sont également prévues à Thionville (Moselle), Nice (Alpes-Maritimes), Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Lyon (Rhône)... Une nouvelle mobilisation est également organisée à Marseille (Bouches-du-Rhône). Il y a un moment où il faut que ça s'arrête parce qu'après, ça devient inaudible", a d'ailleurs réagi la sénatrice socialiste Samia Ghali, sur France Bleu Provence. A Bordeaux (Grionde), un cortège s'élancera de la place de la Bourse, samedi, et des événements sont aussi au programme à Nantes (Loire-Atlantique), Lille (Nord) ou Strasbourg (Bas-Rhin).
Les leaders du mouvement sur le pont
• Priscillia Ludovsky a répondu à l'appel de "gilets jaunes" de Castres (Tarn) et participera à une conférence consacrée aux principes du mouvement en compagnie du controversé Etienne Chouard, qui milite depuis longtemps pour la création du référendum d'initiative citoyenne. La présence de ces deux participants a été annoncée par un groupe de "gilets jaunes" locaux, précise La Dépêche du Midi.
• Maxime Nicolle, plus connu sous le pseudonyme de "Fly Rider", devrait participer à l'une des mobilisations prévues à Paris, selon Le Journal du dimanche. C'est en tout cas ce qu'il a laissé entendre sur sa page Facebook, mais il n'a pas mentionné de lieu précis. Cette semaine, l'homme à la casquette a porté plainte pour menaces et entrave à la liberté de manifester. Maxime Nicolle affirme "être suivi".
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