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"Gilets jaunes" : "Je soutiens ce mouvement de solidarité", déclare Brice Hortefeux

L'ancien ministre de l'Intérieur Les Républicains a pointé samedi des "erreurs du  gouvernement" qui, dit-il, n'a pas perçu un mouvement "profond".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Brice Hortefeux, eurodéputé les Républicains et ex-ministre de l'Intérieur, le 8 septembre 2018 au capus de son parti, au Touquet. (MAXPPP)

"Je soutiens ce mouvement en regrettant la double erreur du président de la République et du gouvernement", a lancé Brice Hortefeux, eurodéputé Les Républicains (LR). L'ex-ministre de l'Intérieur a réagi au troisième samedi de mobilisation nationale pour les "gilets jaunes".  

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Des manifestations sont notamment prévues sur les Champs-Elysées.

franceinfo: Que pensez-vous de ce mouvement ?

Je soutiens ce mouvement en regrettant la double erreur du président de la République et du gouvernement. Le gouvernement a considéré le mouvement des "gilets jaunes" comme un simple rassemblement de râleurs alors que c'est un mouvement qui est beaucoup plus profond, qui exprime un ras-le-bol bien sûr à l'égard de la hausse de 23% du diesel et de 15% de l'essence, mais qui dépasse tout cela. Donc, c'est une erreur de ne pas avoir compris que les gilets jaunes, c'est finalement tous ceux qui sont trop aisés pour bénéficier des aides, mais qui ont aussi cette réalité de ne pas être assez aisés pour pouvoir boucler leurs fins de mois. Donc, c'est un mouvement de solidarité que je soutiens.

C'est un mouvement d'ampleur inédite et apolitique. Comment peut-on l'accompagner sans faire de la récupération politique ?

En disant la vérité, en disant que tout n'est pas possible, en disant que moi je ne me reconnais pas dans la très grande mosaïque de revendications mais que je partage ce sentiment sur l'essentiel. On ne peut pas demander aux Français des efforts, des taxes sur l'essence, l'augmentation du paquet de cigarettes, du gaz, du fioul, du timbre, de denrées alimentaires. On ne peut pas écarter, balayer, mépriser et peut-être avoir une attitude un peu arrogante de la part du gouvernement. Le bilan aujourd'hui c'est qu'il y a des manifestations tous azimuts, celle de la CGT, les étudiants, des collectifs. Tout ceci conduit à une poudrière pour laquelle le gouvernement n'a su ni anticiper, ni préparer, ni répondre.

Quel regard portez-vous sur les affrontements de samedi dernier sur les Champs-Elysées et les mesures prises ce samedi ?

D'après ce que je crois savoir, pas moins de 10 000 grenades et 130 000 litres d'eau ont été utilisés à l'occasion de ces manifestations. Il y a une règle simple : soit la manifestation est autorisée et donc il faut naturellement l'encadrer et l'accompagner, soit elle ne l'est pas et on fait respecter la décision. La semaine dernière, c'était entre les deux. Elle était interdite mais en même temps il y avait des forces de l'ordre importantes, 3 000 policiers, quasiment un policier pour deux manifestants. Cette fois-ci, il semblerait qu'il y ait aux alentours de 4 000 hommes et c'est donc là aussi une mobilisation considérable. Mais j'ai observé que sur Facebook, 32 000 personnes se disaient intéressées par cette mobilisation et 132 000 qui y étaient sensibles, donc il peut y avoir une mobilisation très importante. La mobilisation massive devrait éviter des dérapages qui sont préjudiciables aux gilets jaunes eux-mêmes.

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